Malgré l’interdiction par le ministère du Commerce, ces équipements sont toujours proposés aux clients.

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«A vendre, 44000 F», peut-on lire sur une étiquette collée à l’angle droit d’un téléviseur à tube cathodique dans un magasin à l’avenue Kennedy de Yaoundé hier matin.

Dans cet espace commercial, ce type d’appareil reste disponible et continue d’être proposé aux clients. Jacqueline T., employée de bureau, est venue s’enquérir des prix. Son téléviseur est en panne et elle veut le remplacer par un autre du même genre. « Je suis informée de cette interdiction mais les moyens ne me permettent pas de m’offrir même le plus petit écran plat dont le prix est de 125 000 F. Pourtant, avec 40 000 F en ce moment de solde, j’ai un grand téléviseur », lance-t-elle.

C’est que, suite au décret du Premier ministre, chef du gouvernement, du 20 novembre 2012 fixant les modalités et le calendrier de la migration de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique, l’importation des équipements de radiodiffusion télévisuelle analogique et autres accessoires y relatifs est interdite sur toute l’étendue du territoire national depuis le 31 décembre 2012. Et les commerçants avaient jusqu’au 1er juillet dernier pour arrêter leur commercialisation. Seulement, dans la plupart des grands et petits espaces commerciaux, la vente continue, avec en plus, des prix promotionnels oscillant entre 40 000 et 80 000 F au lieu de 120 000 F en moyenne. « Nous sommes obligés de revoir les prix à la baisse pour essayer de récupérer une partie du chiffre d’affaires», explique Jeampy, vendeur. C’est un credo chanté par presque tous les propriétaires de magasins dans plusieurs marchés de la capitale.

Dans d’autres espaces par contre, le message est passé. Les téléviseurs à tubes cathodiques sont presque inexistants. « Nous sommes au courant depuis six mois», explique le vendeur.

Dans les ménages, les avis sont partagés. Si les uns accueillent favorablement le passage au numérique, les autres pensent que c’est encore un luxe. Colette Tchos, ménagère estime que « ce ne sera pas facile de se débarrasser des anciens téléviseurs. La transition se fera progressivement mais pas pour l’instant.» Les prix des écrans numériques varient de 125 000 F à 1 million de F. En plus de cela, leur dépannage, bien que possible coûte une petite fortune. Collince Fosso, dépanneur rassure : « Tout dépend du type de panne. On peut donc débourser 2000 ou 90 000 F et les pièces de rechange sont disponibles. »

Pour mémoire, cette décision fait suite à celle prise en 2006 par l’Union internationale des télécommunications (UIT) fixant au 17 juin 2015 à minuit, la date-butoir pour le passage au numérique des systèmes de radiodiffusion analogique pour la région I de l’UIT, à laquelle appartient le Cameroun. 

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