Le leader de l'opposition camerounaise avait l’air d’un paysan, au milieu des producteurs qui se déploient au comice, avec sa canne en main comme celle des bergers.

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John Fru Ndi regardait, au loin, la foule qui suivait chaque pas du chef de l’Etat dans les stands. En attendant que le président n’arrive au milieu des bergers dans lesquels le chairman du Sdf s’était mêlé, lui continuait de discuter avec les éleveurs. John Fru Ndi était néanmoins accompagné de ses ministres dont le vice-président du Sdf, Joshua Osih et le secrétaire général, Elisabeth Tamajong entre autres.
A voir la présence de tous ces cadres du Sdf, l’on devinait que le chairman n’était pas venu en simple visiteur. Le chef de l’Etat est venu à la rencontre de John Fru Ndi, qui l’a accueilli par un sourire non feint. Le chairman a dirigé le président vers des vaches bien dodues pour lui montrer le savoir-faire des Camerounais, en demandant même à la première dame de toucher l’un des bovidés. Ils ont échangé quelques mots avant que le Chef de l’Etat ne regagne d’autres stands.
John Fru Ndi, qu’une partie de l’opinion critique pour cette nouvelle donne dans les relations avec son éternel rival politique, a tenu à exprimer ce qu’il pense du comice à Mutations. «Le gouvernement n’est venu avec aucun projet pour aider les éleveurs afin de permettre par exemple à leurs vaches de produire plus de lait et transformer ce dernier en produits dérivés. Ceci pour éviter d’importer ces produits que l’on peut produire ici», déclare le chairman.

Fru Ndi est également revenu sur le discours de Paul Biya d’hier, lors de l’ouverture du comice agropastoral d’Ebolowa. «M. Biya a fait un bon nombre de promesses. J’ai déjà entendu des promesses et en 28 ans, il fait les mêmes promesses. Quand pourra-t-il effectivement rassurer que ces promesses peuvent être réalisées afin de permettre aux Camerounais de rentrer chez eux en sachant qu’il a fait quelque chose ?», se demande Fru Ndi.
Et pour éviter un malentendu quand à cette troisième rencontre avec le Chef de l’Etat, le chairman explique : «Je pense qu’il est temps qu’on cesse d’être un pays de discours, mais un pays d’action. C’est pourquoi je suis sur le terrain afin de m’identifier avec la majorité des Camerounais qui souffrent. Parce qu’ensemble, nous pouvons trouver les solutions contre nos problèmes». A chacun sa stratégie de campagne. C’est en tout cas la troisième rencontre entre Ni John Fru Ndi et Paul Biya en deux mois. Les deux dernières ont eu lieu à Bamenda, en décembre dernier, à l’occasion du cinquantenaire des armées et à Yaoundé, à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an.

Un rapprochement qui n’a pas encore manifestement, pour le moment, diluer les élans corrosifs du Chairman contre son rival de l’élection présidentielle de 1992. Une autre rencontre entre les deux leaders n’est pas exclue ce jour à la résidence du chef de l’Etat à Ebolowa.

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