Lutte contre Boko Haram. Cameroun: Guiba Gatama affirme avoir une autorisation pour l'exposition sur les morts de Boko Haram

Le Jour Samedi le 02 Avril 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Membre du collectif unis pour le Cameroun, il s’exprime à propos de l’exposition interdite hier à Yaoundé...

ADS



Pourquoi votre manifestation a été interdite?
Nous avons déclaré cette cérémonie, nous avons même eu une autorisation. Ce 31 mars 2016 nous avons fait des installations nécessaires : la fresque, les banderoles, les roulottes. Aux environs de 9h30, alors que l’exposition avait commencé, que les premières personnes commençaient à s’incliner devant la fresque et signer le livre d’or, nous avons reçu la visite de quelques policiers. Ces derniers nous ont déclaré que la cérémonie avait été interdite, mais ils n’ont pas présenté de document. Nous leur avons dit que nous comptons continuer jusqu’à ce qu’un document nous soit présenté. Une heure plus tard le document nous a été présenté, ensuite, le sous-préfet est arrivé sur place. Il est venu expliquer, au motif que certaines administrations ont mis leur veto à l’exposition de cette fresque, par ce qu’elles n’étaient pas certaines des noms qui y figureraient.

Le problème c’est que l’administration ne tient pas une comptabilité des victimes du terrorisme. J’en ai fait l’expérience car je connais des personnes mortes dans cette guerre mais, vous ne retrouvez leur nom nulle part. Si vous prenez des noms détenus par la sous-préfecture par exemple, vous les comparez avec les listes de comités de vigilance et d’autres sources, il y a de grosses disparités. En février 2015, lors de la plus grosse attaque du Cameroun, survenue dans la localité de Fotokol il y a eu 141 victimes dénombrées. L’administration avait dénombré à peine 80 morts. Il y a de très grosses disparités. On s’est entretenu avec le sous-préfet je lui ai dis qu'il valait mieux travailler sur la base de notre liste par ce que nous avons fait un travail en profondeur pour pouvoir la consolider et essayer d’avancer plutôt que de dire qu’ils vont recommencer. Cela n’a jamais été leur priorité. Plus le temps passe, plus les victimes sont oubliées. Dans certains villages on se repère aux saisons de pluies, aux récoltes et 2, ou 3 ans après on ne se retrouve plus. Il y avait une urgence à commencer à exposer cette fresque, pour pouvoir inviter les uns et les autres à pouvoir l’enrichir et la consolider. C’est aussi un outil important pour les chercheurs. Qui va étudier le prix payé par la femme ou par les enfants dans cette guerre ? Je dois vous rappeler que la plus jeune victime est un enfant de 4 jours, la plus vielle a 87 ans. Donc il faut des repères à une guerre, c’est ça qui permet à un pays de pouvoir avancer. Dans 40 ans nous allons dire à nos enfants que nous avons vaincu le terrorisme, mais quels sont ceux qui ont payé le prix ? C’est tout ça que le collectif voulait faire comprendre.

Combien de noms sont recensés sur cette fresque ? Quel a été la méthodologie de collecte de l’information ?
Je commence par la collecte de l’information, elle est très importante. Comme source, vous avez les chefs de villages qui tiennent pour certains la liste des victimes, vous avez l’administration, vous avez l’armée, la police et d’autres sources locales. Pour ce qui est des noms recensés, nous avons une liste de 1269 noms, mais nous avons une liste de plusieurs noms qui sont en étude. Il y a la certitude que ces personnes sont décédées, mais il y a des problèmes sur la date. Nous donnons le nom, le lieu où la personne a trouvé la mort, pour permettre aux gens de pouvoir vérifier l’information.

Comment vous expliquez cette opposition du gouvernement, alors qu’il y a quelques jours on vous taxait d’être très proche ?
Nous sommes dans un mouvement citoyen. Comme le nom l’indique, c’est : unis pour le Cameroun. Nous faisons des choses pour pouvoir mettre les gens ensemble et regarder dans une même direction. Je suis aussi bien surpris de cette décision. Mais il ne faut pas désespérer, il faut continuer à consolider cette liste. Nous ne le faisons ni pour le pouvoir, ni pour l’opposition. Nous le faisons pour le Cameroun.

declaration-manif_collectif_fondation_muna

Francky Bissal Zé (Stagiaire)

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS