Cameroun - Santé. Cameroun: Comment réduire la mortalité chez les moins de 5 ans

Nadège Christelle BOWA | Le Messager Mardi le 07 Mai 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La réduction du taux de mortalité chez les moins de 5 ans dépend largement de l’accès rapide à un traitement efficace. Telles sont les conclusions d’une étude présentée à Yaoundé. Elles placent le relais communautaire formé au centre de cette prise en charge notamment dans les zones éloignées des formations sanitaires où, le plus grand nombre de décès est enregistré.

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Des chiffres. Les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) de 2010 évaluent à 219 millions de cas de paludisme (avec une marge d’incertitude comprise entre 154 millions et 289 millions) pour 660 000 décès. Toujours en 2010, 90% de l’ensemble des décès dus à cette pathologie ont été enregistrés dans la région africaine de l’Oms, principalement chez des enfants de moins de 5 ans. La plupart des décès surviennent chez des enfants vivant en Afrique, où chaque minute, un enfant meurt du paludisme. S’agissant d’autres affections, de nombreux enfants décèdent encore de maladies comme la pneumonie, la diarrhée, la malnutrition… Alors que « les études récentes montrent que la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant au niveau communautaire mise en œuvre par les agents de santé communautaires formés, approvisionnés en médicaments de qualité et supervisés, permet de réduire de manière significative les décès dus à ces pathologies », soutient Auguste Kpognon, directeur exécutif de l’Association camerounaise pour le marketing social (Acms).

A ce propos, cette approche a été expérimentée dans le cadre d’un projet pilote mené depuis 2009 dans 20 districts de santé dans 4 régions du Cameroun dont le Littoral, le Centre et l’Est. Les résultats de l’étude comparative présentée à l’ouverture du 5e atelier régional du projet community case management impact financé par l’Agence canadienne de développement international (Acdi), hier lundi 6 mai 2013 à Yaoundé, sont formels. Dans les zones d’intervention, note Jean Christian Youmba, expert, « c’est le relais communautaire qui est consulté en premier lieu (94%). Alors que dans les zones où il n’y a pas d’intervention, les malades ou les mamans qui ont des enfants malades de la pneumonie en premier, le paludisme et la diarrhée se débrouillent ». Ce qui déplore-t-il, « ne peut contribuer qu’à augmenter le nombre de cas sévères et donc de cas graves et la mortalité infantile ». Egalement, beaucoup de personnes dans la zone d’intervention notamment les mères d’enfants sont informées des principaux symptômes des maladies suscitées. Elles sont au courant qu’il faut consulter le relais communautaire dans les 24h au risque de voir la maladie s’aggraver. S’agissant du relais communautaire, Jean Christian Youmba précise que c’est quelqu’un qui maîtrise sa technique en ce sens qu’il sait qu’il ne peut pas tout traiter. Certaines pathologies ne relèvent pas de sa compétence. Il connaît les signes de danger. « Il sait que lorsqu’un enfant présente les signes de danger, il doit donner la première prescription et orienter immédiatement l’enfant dans un centre de santé ».


Débrouillardise

La présence des relais communautaires dans le dispositif de prise en charge des populations au Cameroun observe, André Mama Fouda, ministre de la Santé publique « devient de plus en plus effective. Le territoire est partagé entre les différents partenaires». Outre l’expérience d’Acms, « nous utilisons les relais communautaires dans la lutte contre l’onchocercose, la distribution du Mectizan. Nous travaillons avec les relais communautaires lors des grandes campagnes de déparasitage des enfants de moins de 5 ans sur l’ensemble du pays ». Le Minsanté est d’avis que cette rencontre montre la nécessité d’avoir comme partenaire, les personnes qui vivent avec la communauté. Et l’exemple d’Acms dans certains districts de santé « est une preuve que le relais communautaire a sa place ». Cependant, souligne-t-il, « Au niveau du Cameroun, la réflexion que nous avons est de pouvoir intégrer l’ensemble des interventions qui peuvent être confiées à un relais communautaire au lieu que chaque programme choisisse à chaque fois son relais communautaire ». L’autre axe de réflexion « est de pouvoir définir le meilleur profil du relais communautaire pour que la formation de ceux-ci soit aisée et que par la suite nous ayons le même niveau de satisfaction partout », précise le patron de la santé.

Voilà autant de questions qui préoccupent les participants issus des différents pays (Mali, Malawi, République démocratique du Congo et Cameroun) qui ont mis en œuvre cette approche au cours des trois dernières années. Ils vont pendant 5 jours, partager les leçons apprises et discuter sur la pérennisation des acquis à l’effet de capitaliser le potentiel des interventions sous directives communautaires sur la survie de l’enfant, véritables défis pour nos pays en voie de développement où l’accès aux formations sanitaire n’est pas la chose la mieux partagée. Pérennisation parce que le projet s’achève le 30 juin prochain et que des inquiétudes planent sur la suite. « Nous avons bon espoir que ces zones ne seront pas abandonnées », indique Mama Fouda, ministre dela Santé publique qui s’en réfère cependant aux partenaires. Ces derniers, par la voix de Moussa Abbo, directeur sénior de population services international (Psi) pour l’Afrique centrale et de l’Ouest rassurent.

 

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