Cameroun - Centrafrique. Cameroun/RCA: Un chauffeur camerounais victime de balles perdues

Ange-Gabriel OLINGA B. | Le Messager Lundi le 20 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Charles Motuke Lyonga a été la victime collatérale d’une embuscade tendue aux soldats de la Séléka par les Anti-Balaka.

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Lorsqu’il part de Douala avec du matériel de l’armée française quelques jours plus tôt, ce chauffeur de l’entreprise de transport Exman Power SM Sarl ignorait qu’il entamait un voyage sans retour. En effet, selon des sources proches du Syndicat des chauffeurs professionnels et des transporteurs du Cameroun (Syncprotcam), rapportées par Ibrahima Yaya, son président, « c’est à quelques kilomètres de Bossembélé (l’une des quatre sous-préfectures de la préfecture de Ombella-M'Poko, située à 170 km de Bangui, la capitale de la République centrafricaine, ndlr) que le camion de notre adhérent tombe en panne le 05 janvier 2014. Après avoir garé son véhicule, il attend une aide qui va venir sous la forme d’un pick-up de militaires de la Séléka parmi lesquels on compte plusieurs Tchadiens». Selon d’autres informations concordantes au sein de ce syndicat, c’est chemin faisant que la voiture qu’avait empruntée Charles Motuke Lyonga va tomber sur une barrière des anti-Balaka à 38 km de Bossembélé sur la route du Cameroun où il espérait trouver une pièce de rechange pour dépanner son camion.

« Le chauffeur du pick-up ayant flairé un guet-apens, a foncé droit dans la barrière et pris la poudre d’escampette. C’est donc l’un des coups de feu des assaillants qui a touché notre compatriote à l’arrière du crâne en même temps que ces balles atteignaient deux miliciens tchadiens tous tombés du véhicule dont le chauffeur a continué sa course jusqu’à Bouar pour informer les autorités de cette ville de la situation que les occupants venaient de vivre et des victimes restées sur place », rapportent des témoins qui ont assisté au transport de Charles Motuke grièvement blessé pour l’hôpital de Bossembélé où il a rendu l’âme dès le lendemain.


Collaboration du Bgft

Informé par le syndicat des transporteurs centrafricains, Ibrahima Yaya va saisir la représentation du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft) à Bangui. C’est elle qui règle les factures de prise en charge effectuée avant le décès de celui qui était inscrit au fichier du Syncprotcam sous le numéro matricule ZRA3803 depuis mars 2012. Pendant ce temps, le président du syndicat est parti du Tchad où il était en mission pour récupérer le corps de Charles Motuke à Bossembélé le 07 janvier 2014 pour la morgue de l’hôpital régional de Bertoua à l’Est du Cameroun. C’est le 16 janvier 2014 qu’a eu lieu sa mise en bière avant la cérémonie officielle de rétrocession du corps à la famille le lendemain à Douala en présence du consul de Rca. L’inhumation a suivi le 18 janvier 2014 à Buéa dont était originaire le chauffeur. Ce dernier n’est pas le premier chauffeur victime camerounaise de la crise centrafricaine déclenchée à la faveur de la prise du pouvoir à Bangui des ex-Séléka le 24 mars 2013.

On se souvient déjà que le 02 mai 2013, c’est Elvis Talla Waffo qui tombait au Pk 12 à l’entrée de Bangui après une incompréhension avec les éléments de cette milice acéphale qui avaient tiré sur lui. Comme toujours, la collaboration entre le Bgft et le Syncprotcam avait joué en faveur du rapatriement du corps du jeune homme et l’organisation de ses obsèques. Récemment encore, c’est Oumarou Bobbo, un aide-chauffeur, qui a perdu la vie dans les échauffourées entre les Anti-Balaka et des ex-Séléka les 10 et 11 janvier 2014 à Beloko-Cantonnier, village situé juste à la frontière entre le Cameroun et la Rca du côté de Garoua-Boulaï. 

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