Afrique. Cameroun-Afrique - Enquêtes: Rêves et cauchemars de la jeunesse africaine

Dominique Mbassi | Repères Jeudi le 29 Mai 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les résultats de la première étude panafricaine révèlent une jeunesse plus optimiste, plus entreprenante et désireuse de vivre en Afrique. Mais les attentes de la plus importante frange de la population du continent vis-à-vis des Etats restent grandes.

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L'enquête a été réalisée en exclusivité par la fondation New York Forum Institute auprès de jeunes Africains âgés à près de 85 % entre 16 et 26 ans et issus de 42 pays sur les 54 que compte le continent Les sondés, qui viennent du Gabon (16 %), du Cameroun (9,8 %), du Ghana (9,7 %), etc., sont à 55 % des hommes et le reste représente la gent féminine.

L'étude a utilisé un questionnaire sur l'éducation, l'emploi, l'entrepreneuriat ou le rôle des Etats et gouvernements dans la facilitation de la trajectoire sociale des jeunes. Ses résultats, présentés le 23 mai au cours du premier Sommet des citoyens africains tenu en prélude à l'ouverture de la 3è édition du New York Forum Africa 2014, révèlent les craintes et aspirations des plus de 5000 répondants. Ils mettent surtout en lumière une jeunesse globalement optimiste qui, à 89 %, est convaincue que son niveau de vie sera meilleur que celui des familles aujourd'hui.

Et les jeunes Africains se sentent mieux sur le continent. L'étude bat en effet en brèche l'opinion communément partagée en établissant la préférence des jeunes à vivre en Afrique. Plus surprenant, seuls 3 % d'entre eux souhaitent vivre à l'étranger. Parmi les pays qui les attirent, figure en tête l'Afrique du Sud (21 %), talonnée par le Ghana (9 %), le Gabon (8%), le Maroc (7%) et le Kenya (6%).

Conscients d'évoluer dans un environnement globalisé très compétitif, ces jeunes Africains qui à 60 % fréquentent le lycée ou l'université aspirent logiquement à pousser très loin leurs études: ils sont 53% à viser un doctorat ou au-delà et 34% un master. Parmi ceux qui ont répondu au questionnaire, 62 % préfèrent mener leurs études hors d'Afrique.

Mais l'étude révèle une inadéquation entre les choix de cursus et «les besoins actuels structurants de l'Afrique». Alors que 42% d'entre eux privilégient une orientation vers les services aux entreprises, 16% seulement optent pour un secteur agricole pourtant porteur de beaucoup d'espoirs de développement.

La trajectoire professionnelle constitue sans doute la grande curiosité de cette étude, qui établit une crise des vocations pour le service public. Les jeunes Africains interrogés souhaitent à 60% travailler dans le secteur privé. Le service public et l'Etat n'attirant que 9 %. Mais plusieurs obstacles jonchent le chemin qui mène au marché du travail. Plus de 50% reconnaissent avoir bravé des difficultés. Normal donc que le chômage constitue leur première cause d'inquiétude (30 %), suivie par le coût de la vie (17%).

L'étude montre aussi que les jeunes ne se contentent plus de rechercher les emplois créés par d'autres. De plus en plus, ils prennent des initiatives. Même si cette envie d'entreprendre est contrariée par toutes sortes de pesanteurs. Si 56 % des jeunes ayant créé leur entreprise déclarent que cette démarche s'est révélée difficile voire très difficile, à 46 % ils se plaignent de n'avoir reçu aucun soutien de l'Etat. Si seulement 12 % parmi ceux qui sont détenus entrepreneurs ont été soutenus par les pouvoirs publics, en revanche 75 % ont recouru à leur famille ou à des amis pour se lancer.

L'enquête réalisée en ligne à partir du site mpoweringaction.com s'est appuyée sur un questionnaire portant sur tous les sujets d'intérêts et de préoccupation de la jeunesse africaine: ambitions personnelles pour l'avenir, valeurs personnelles, comparaison avec le niveau de vie des générations antérieures, inquiétudes prioritaires pour le futur, préférences en matière de lieu de vie et d'études, facilité d'accès aux études supérieures, niveau de diplômes ambitionné et cursus privilégiés, rôle des Etats et des services publics dans la facilitation du parcours d'études, etc.

La présentation des résultats de cette étude pendant le sommet des citoyens d'Afrique a été suivie d'un débat nourri par des étudiants et des jeunes entrepreneurs autour des constats établis. Les conclusions des échanges et des interventions ont été communiquées aux chefs d'Etat et membres des gouvernements présents au NYFA 2014 sous forme de recommandations.

Les résultats de cette première enquête panafricaine sur les jeunes feront l'objet d'une diffusion mondiale en même temps qu'ils seront partagés à travers le réseau de partenaires du NYFA: lycées, universités, ONG, organisations de jeunes entrepreneurs, réseaux sociaux appuyés par la plateforme mobile "mPowering Action."

Dominique Mbassi, à Libreville

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