YAOUNDE -- Le Cameroun pourra finalement enregistrer une production de coton d'au moins 240.000 tonnes lors de la saison 2012-2013, au lieu des 227.000 tonnes annoncées par des estimations faites après une destruction d'exploitations liées à de graves inondations survenues dans le Nord du pays entre août et octobre, a appris Xinhua dimanche d'un responsable de la filière.

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Cette nouvelle évaluation est proche des prévisions initiales de 250.000 tonnes établies à la fois par la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPCC) et la Société de développement du coton (SODECOTON, étatique) basées l'une et l'autre à Garoua, principale ville du Nord, l'une des trois régions cotonnières camerounaises avec l'Extrême-Nord et l' Adamaoua.

« On a tenu une réunion la semaine dernière à Yaoundé. Même la SODECOTON disait qu'au minimum c'est 240.000 tonnes », a déclaré Hamadou Nouhou, directeur exécutif de la CNPCC, joint par Xinhua. Trois semaines après le lancement de la campagne de commercialisation mi-novembre, les premières évaluations portent les achats à 6.515 tonnes à la date du 5 décembre, révèle-t-il.

Par rapport à la même période en 2011, c'est une performance à la hausse, se réjouit Nohou pour qui « c'est une bonne saison » en perspective. Déduction : « 227.000 tonnes, c'est des prévisions pour des gens qui sont pessimistes. Même dans la boîte, on a des chiffres déjà. Les chefs de régions sont prudents. Avec les achats ils vont se rendre compte qu'il faudrait qu'ils augmentent ».

Si les nouvelles prévisions venaient à se confirmer, ce serait un chiffre record, en comparaison des statistiques de production des années antérieures. La récente saison 2011-2012 avait enregistré quelque 180.000 tonnes, après 162.000 tonnes en 2010- 1011 et 111.000 tonnes en 2009-2010, d'après les estimations officielles.

Mais le grand rebond en perspective reste inférieur aux 360. 000 tonnes de la saison 2006-2007, qui avait précédé une crise du marché sans précédent qui avait plongé la filière dans la morosité dès 2007 à cause d'une chute des cours mondiaux.

L'embellie progressivement retrouvée n'est pas non plus générale. Comme avec d'autres produits d'exportation camerounais tels le cacao et le café, d'importantes quantités de coton-graine échappent à la comptabilité officielle le territoire national pour être commercialisées au Nigeria par des réseaux de contrebande.

« Pour le moment, on ne ressent pas. On ne sait pas encore, mais on a déjà mis en place des comités de lutte au niveau des frontières »,tente toutefois de rassurer Hamadou Nouhou.

 

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