Elections Côte d ivoire. Côte d’Ivoire : Le camp Gbagbo fait les yeux doux aux Camerounais

Brice T. Sigankwé | Mutations Jeudi le 23 Décembre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Une «mission ivoirienne d’information» a prévenu au cours d’une rencontre hier à Douala qu’un génocide serait en préparation en Côte d’Ivoire.

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 C’est devant une cinquantaine de journalistes et de membres de partis politiques et de la société civile camerounais qu’une délégation d’Ivoiriens pro-Gbagbo, venant tout droit de la Côte d’Ivoire, a délivré son message hier, à Douala. Et le but de ce que certains dans la salle de conférence de l’Hôtel Somatel, à Bali, appellerons «mission commandée», transparaît dès les premiers mots. «Nous avons besoin du soutien des Camerounais et de tous les Africains», commence Pierre Dagbo Gode, le chef de cette «mission ivoirienne d’information».
Pour ce politologue qui nie toute appartenance au Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, celui-ci serait bien le seul vainqueur de la dernière élection présidentielle ivoirienne. En conséquence, la communauté internationale qui reconnaît plutôt Alassane Ouattara comme le vainqueur, ferait preuve de mauvaise foi, à l’en croire. Une «ingérence» internationale que cet enseignant de sciences politiques considère comme une énième manifestation du néocolonialisme occidental.

Toutes choses qui le fondent Pierre Dagbo à solliciter le soutien de l’opinion camerounaise à Laurent Gbagbo, au nom d’une espèce de nationalisme panafricain.
Mais, comme pour tempérer l’enthousiasme quasi-débordant qu’il sent monter en certains participants, M. Dagbo précise: «nous avons besoin d’une mobilisation de l’opinion africaine, mais pas forcément que vous alliez en Côte d’Ivoire les armes à la main». Revenant sur «l’ultimatum» que le président français, Nicolas Sarkozy, a lancé à Laurent Gbagbo, lui enjoignant de quitter le pouvoir, Pierre Dagbo compare cette attitude à celle du dictateur italien Mussolini en 1936 (peu avant que les troupes de celui-ci n’envahissent l’Italie, celui-ci avait adressé un ultimatum au négus Hailé Selassié, Ndlr). M. Dagbo annonce qu’un génocide serait en préparation dans son pays. Comme signes avant-coureurs, il relève des assassinats ciblés que des pro-Ouattara auraient perpétrés.

Alternance
Originaires du Nord ivoirien, affirme-t-il, ces militants du Rassemblement des républicains s’en prendraient aux originaires du Sud, surtout les Bété (L. Gbagbo est Bété lui-même). Et M. Dagbo cite les cas, entre autre, d’un policier brûlé à Abidjan, d’un «fonctionnaire égorgé parce qu’il n’est pas du Nord et est donc considéré comme pro-Gbagbo». Pierre Dagbo assure même que «plus de 85% des personnes tuées pendant la manifestation» des pro-Ouattara, jeudi dernier à Abidjan, «n’étaient pas des originaires du Nord». Mais, le plus grave dans cette extermination programmée des non-Nordistes que M. Dagbo dit percevoir, c’est le fait que la Mission de l’Onu en Côte d’Ivoire (Onuci) soit impliquée. C’est du moins ce qu’il croit savoir.
Pour cette déclaration, il dit s’appuyer sur les messages de Radio Onuci qui appelle les ivoiriens (du Nord?) à se soulever. Pour toutes ces raisons, il appelle ses «frères Camerounais» à prendre position pour Laurent Gbagbo et à se défaire de «tout équilibrisme». Une attitude qu’il qualifie d’attentiste et d’«antinationaliste». A voir les réactions de la majorité des participants à la conférence, P. Dagbo et Anderson Appiah, l’autre membre de la délégation, prêchaient visiblement à des convertis.

 L’on aura d’ailleurs vu des choses peu imaginables pour le commun des Camerounais se produire. Hervé Emmanuel Nkom et Me Jules Binyom, militants du Rdpc, et Henriette Ekwé, Mboua Massock etc., leaders de l’opposition, ont adopté une position commune en faveur de Gbagbo.
Usant, du reste, d’une rhétorique nationaliste aux accents révolutionnaires quasi-identiques. Pour la circonstance, l’«appel de Douala», signé le 20 décembre 2010, a été officiellement lancé. Il est également paraphé par des leaders idéologiquement aux antipodes. Il s’agit d’Hervé Emmanuel Nkom (Rdpc), Me Charles Tchoungang, Henriette Ekwé (Upc-fidèles), Samuel Mack-Kit (idem), Abanda Kpama (Manidem), Anicet Ekane (idem), Michaut Moussala (journal Aurore Plus) etc. Un tract émanant du Manidem, de l’Upc-fidèle et du Pds a également été distribué. Il appelle à un meeting de soutien à L. Gbagbo au stade Marion de la Cité Sic Bassa, à Douala, ce jeudi 23 décembre 2010.

 

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