Après le vaste coup de filet d’hier à Zurich, les choses pourraient ne pas en rester là et l’onde de choc ne devrait pas épargner le Cameroun.

ADS

 

 

 

Les interpellations ne sont « que le début » de l’offensive lancée mercredi par la justice américaine, a prévenu le procureur fédéral de Brooklyn Kelly Currie, sans toutefois préciser si d’autres inculpations étaient à attendre prochainement. Mais cela sonne néanmoins comme un écho à tout ce qui est dit depuis quelques temps dans la presse camerounaise au sujet des comptes de la Fédération camerounaise de football qui ont été utilisés par la Fifa pour blanchir d’importantes sommes d’argent. Notamment en utilisant les projets GOAL et principalement le GOAL 3 comme paravent.

C’est un secret de polichinelle, le Cameroun, au même titre que le Nigeria, l’Algérie, le Bénin et la Côte d’Ivoire, a servi de base arrière de la Fifa pour le blanchiment d’importantes sommes d’argent. Que ce soit lorsqu’il fallait faire transiter ces sommes d’argent par les comptes de la Fecafoot avec pour but de les redistribuer par la suite, que ce soit pour le projet GOAL 3 qui a ainsi permis à la Fifa de distraire environ 1 milliard de FCFA (1,5 millions d’euros), avec la complicité active du président Iya Mohammed, du Sg Tombi à Roko, d’Alim Aboubakar Konaté (parent de Mohammed Iya) et avec la complicité passive du Chef département administratif et financier de la Fécafoot de l’époque, Henri Hervé Epacka, aujourd’hui démissionnaire et qui est allé monnayer ses services ailleurs.

Personne n’a oublié que le congrès de la CAF en 2010 à Luanda avait été financé par le Qatar qui était sur toutes les lèvres lors de cet événement et qui a profité de cette tribune incroyable pour faire du lobbying pour sa candidature en vue de l’obtention de l’organisation de la Coupe du Monde 2022. Personne n’a non lus oublié que l’ancien président de la Fécafoot avait bénéficié d’un voyage en jet privé, tous frais payés pour son épouse et lui. Voyage financé par l’ancien vice-président qatari de la FIFA. Cette faveur dans une destination paradisiaque avait été accordée à quasiment tous les autres décideurs de l’Afrique du football.

A l’heure des comptes, plusieurs de nos compatriotes pourraient donc se voir épinglés également par les conclusions de l’enquête diligentée par le FBI. Et dire que depuis plusieurs années, des acteurs comme l’ambassadeur Roger Milla, le footballeur Samuel Eto’o et bien d’autres passionnés et idoles de ce sport décrient ces dysfonctionnements et sont voués aux gémonies pour leurs prises de position. Les événements d’hier risquent d’avoir des répercussions bien plus larges qu’il n’y parait à première vue. La Coupe du Monde des filles au Canada, voisin et partenaire historique des Etats-Unis, pourrait bien être le théâtre de nouveaux rebondissements. Les dirigeants véreux et sous la sellette devraient se garder d’y poser le pied.

René Mouandjo

 

ADS

 

Lire aussi : Le footballeur brésilien Romario va reprendre sa carrière à 58 ans
Lire aussi : Du fan au parieur : Comment les paris sportifs modifient l'expérience du jour du match
Lire aussi : Terminologie des paris sportifs : Un glossaire complet