Cameroun - Communication. CNC – Médias: Pourquoi le malaise

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon Tribune Lundi le 04 Mai 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les rapports entre le Conseil national de la Communication (CNC), instance de régulation des médias, et certains professionnels de ce secteur sont tout, sauf au beau fixe.

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 Les relations tumultueuses qui, ne cessent de s’envenimer depuis quelques mois, remontent d’ailleurs à l’époque de Mgr Befe Ateba, président du CNC décédé. L’épisode le plus récent de ce feuilleton qui commence à traîner en longueur a été tourné jeudi, 30 avril dernier, à Yaoundé. L’instance délibérait sur le cas des quotidiens Mutations, Le Messager et Emergence à la suite d’une plainte du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, dénonçant le « caractère séditieux » et mensonger de certaines informations diffusées par les publications sus-évoquées. Lesdites informations portent sur le photomontage effectué sur le site Internet de la présidence de la République et l’état de santé du couple présidentiel. La session s’est cependant terminée par une mise sous embargo des décisions prises.

« Tous les dossiers dont l’instruction était saisie ont été traités. Nous avons fait le serment de ne pas faire de déclaration relativement aux décisions prises. Celles-ci feront l’objet d’un communiqué de presse en temps opportun. Je pense que ce sera des décisions fortes. Il y aura avant des consultations externes au conseil pour des questions de droit par exemple, sur lesquelles nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Les précisions des juristes sont nécessaires sur certains points », assure une source introduite, sous anonymat. Les trois quotidiens incriminés, cette fois-ci, devront donc encore patienter avant d’être fixés sur leur sort. Mais déjà, cette autre sortie du CNC, intervenant après la suspension d’une douzaine d’organes de presse dont Le Courrier, Le Soir, Le Devoir et La Nouvelle en février dernier, fait déjà les choux gras de la presse. Tout en suscitant des cris et des grincements de dents du côté des professionnels.

Dans sa livraison du mercredi, 29 avril 2015, le quotidien Le Jour assure que la multiplication de ces sanctions fait apparaître le CNC comme une « menace qui pèse sur la presse ». « C’est vrai qu’il y a beaucoup de problèmes. Il y a d’abord que le CNC n’est pas censé traiter dans le fond les affaires de diffamation réservées aux tribunaux. Ensuite, les professionnels estiment que les décisions rendues par le Conseil souffrent d’un manque de lisibilité : elles ne précisent pas de quoi sont coupables les organes de presse, les journalistes et leurs responsables sanctionnés. Les professionnels disent aussi que l’instance n’est pas équitable : c’est toujours les journalistes et médias du secteur privé qui sont sanctionnés alors que CRTV et Cameroon Tribune ne sont jamais inquiétés. Par ailleurs, nous sommes accusés de partialité c’est-à-dire qu’on a par exemple deux ou trois journalistes qui ont commis la même faute, l’un écope d’un mois de suspension, un autre de six mois et le troisième de rien du tout », relève un autre membre du Conseil, épluchant la litanie de reproches émis par les professionnels.

Très amers, d’aucuns trouvent d’ailleurs que le CNC est devenu un organe de défense des intérêts des puissants : membres du gouvernement et autres directeurs généraux des entreprises parapubliques. « Pourquoi le CNC s’auto-saisit de certains cas alors que les concernés ne se plaignent pas, et que le commun des mortels peut être insulté à longueur de journée sans que les auteurs ne soient rappelés à l’ordre », dénonce un journaliste. A l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse. CT ouvre le dossier.

 

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