International. CHRONIQUE DES RELATIONS INTERNATIONALES. La recomposition du monde est-elle en marche?

Engelbert Essomba Bengono | Intégration Lundi le 22 Mai 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les premiers effets des grands changements opérés l'année dernière dans le monde commencent à se faire voir.

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En effet, la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne a commencé à produire ses premiers résultats.

Les Anglais savent maintenant ce que va leur coûter cette expression souveraine mais attendue de leur grand désir de liberté et d'affranchissement de l'Europe : pas moins de 80 milliards d'euros de charges liées au Brexit.

En Amérique du nord, les premiers pas de M.Trump, président de la première puissance économique et militaire du globe, renforcent l'inquiétude de tous ceux qui, quelques temps auparavant, avaient exprimé leur émoi face à l'accélération de la fragmentation des grands courants de puissance, d'influence et de la force structurelle.

Et l'on se demande comment les Etats- Unis ont-ils pu élire un candidat si «assujetti» au rival russe. Pourtant, la Russie n'a pas caché sa volonté de s'affirmer dans la conduite des affaires du monde.

Au Proche et Moyen orient, l'interminable guerre de Syrie et ses implications collatérales continuent de polluer les relations entre des pays qui, par ailleurs, avaient amorcé des relations commerciales et économiques porteuses d'apaisement et de convergence d'intérêts. Les millions de migrants obtenus sont eux aussi là, comme un vilain bouton sur le front du monde occidental.

En Asie du sud-est, le repositionnement des forces en présence est imposé par la cadence militaro-nucléaire de la Corée du Nord qui, à coup d'essais et de lancements de missiles de longue et moyenne portées, rend tout le monde nerveux. Comment a-t-on pu laisser une telle puissance de feu se développer entre les mains d'un jouvenceau autoritaire?

En Amérique du Sud, le Venezuela et le Brésil sombrent dans une corruption et une instabilité politique comme seuls les Sud- américains savent inventer.

Après la destitution de Mme Dilma Rousseff, celle du M. Temer est envisagée! Et personne ne peut garantir le retour à la sérénité démocratique, même si cette deuxième destitution avait lieu.

Et l'Afrique? Pourrait-on se demander? Oui, notre Afrique n'offre pas des signes rassurants! La Côte d'Ivoire inquiète à nouveau tout le monde, acculée qu'elle est par ceux qui ont joué les mercenaires dans leur propre pays. Les problèmes de santé du président Buhari au Nigéria rendent soucieux ceux qui croyaient que son élection ferait basculer définitivement le Nigéria dans le camp des pays sûrs.

Le Mali est toujours sous double «occupation » djihadiste et française. La visite du président Macron a confirmé ce que nous disions déjà dans cette chronique au sujet de la présence militaire française en Afrique. La République Démocratique du Congo toussote encore suites aux effets tronqués du fameux dialogue national. Celui ouvert au Gabon est à peine audible.

Idem pour celui du Congo. Boko Haram a fui la guerre au Cameroun et au Tchad, et du coup, les soldats des deux pays se « perdent » dans des escarmouches qu'il faut vite juguler.

Plus personne ne parle des deux Soudan, tellement leurs problèmes relèvent du stupide. La République Centrafricaine barbotte encore dans sa quête de restauration de l'autorité d'un Etat quasi inexistant.

Last but not the least, l'Afrique du Sud. Engluée elle aussi dans des contestations quasi quotidiennes du pouvoir « corrompu » de M. Jacob Zuma.

C'est dans ce monde instable, théâtre de crises plus ou moins graves que MM. Trump et Macron lancent ce qui ressemble, assurément, à une recomposition des cercles et des lignes de puissance, d'influence et de défense de leurs intérêts. Leurs programmes électoraux l'avaient déjà annoncé, leur exercice du pouvoir tend à le confirmer.

La synchronie de la recomposition au plan interne et la volonté de recomposition au plan international n'est pas un fait du hasard.

Les visites de M. Macron respectivement à Berlin en Allemagne et à Gao au Mali participent de cette stratégie de recomposition. Depuis le weekend dernier, le président américain est en tournée au Moyen-Orient, après la réception, il y a quelques temps, du président égyptien à la Maison Blanche. L'agenda publié de M. Trump est suffisamment révélateur des vraies intentions américaines. Suivront pour les deux présidents, des sommets du G7, du G20 et de l'Otan. Autant de rencontres décisives où la nouvelle répartition des rôles et des moyens d'influence aura indiscutablement lieu. Rappelons que les deux pays sont en train de réécrire leurs approches des questions internationales au Conseil de sécurité des Nations unies où ils sont membres permanents.

La recomposition envisagée n'est pas une simple révision des choses. Les deux hommes préconisent une vraie refonte des ressorts actuels des relations internationales. A coup sûr, certains pays et certains intérêts non étatiques subiront les décisions de ces grands. Sauf si, dans une configuration complexe, difficilement imaginable maintenant, les intérêts des uns et ceux des autres convergent.

Le monde s'en portera-t-il mieux? Personne ne peut le dire maintenant.

En revanche, nous pouvons affirmer qu'il y aura des secousses. Quelle en sera l'amplitude? Y aura-t-il comme du temps des Bush père et fils, la dualité « axe du bien et axe du mal »? Peut-on imaginer que l'Otan décide de donner des taloches au « petit » Coréen teigneux? L'occident va-t-il frapper la poudrière syrienne? Quels seront les rôles de la Chine et de la Russie qui, rappelons-le, observent encore de façon avisée l'agitation en cours? Le prix du baril de pétrole sera-t-il encore la variable d'ajustement? Quid de l'aide publique au développement? Dans quelle sauce sera mangée la démocratisation en Afrique? Peut-on imaginer que M. Macron pistonne une redistribution des cartes politiques dans les pays de l'ancien pré-carré français, sur le modèle qu'il suit en hexagone? Les mois qui viennent nous le diront! Nous serons là pour en parler, si Dieu le veut!

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