Burkina Faso. Burkina Faso: le début d'un Printemps africain?

Ria Novosti Mercredi le 05 Novembre 2014 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, est secouée par de grandes protestations populaires depuis le milieu de la semaine dernière, écrit mercredi le quotidien Vedomosti.

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Tout a commencé quand le président Blaise Compaoré a annoncé son intention d'amender la constitution pour prolonger de cinq années supplémentaires son règne de 27 ans (la présidentielle était prévue pour 2015). Le 30 octobre, les manifestants ont pris d'assaut le bâtiment du parlement, le siège du parti au pouvoir et de la compagnie de télévision publique, avant d'essayer de pénétrer dans le palais présidentiel.

Le jour même, le président a dissous le gouvernement et instauré l'état d'urgence dans le pays.

Le lendemain déjà, Compaoré décidait de quitter le pays vers la Côte d'Ivoire voisine, tandis que le général Honoré Traoré, chef des forces armées du Burkina Faso, déclarait assumer les fonctions de chef d’État. Les manifestants n'ont pas apprécié la manœuvre et les émeutes se sont poursuivies. Quelques heures plus tard, le lieutenant-colonel Isaak Zida, chef adjoint de la sécurité présidentielle, s'est autoproclamé président par intérim. A quelques minutes de sa déclaration, des coups de feu ont été entendu près du palais présidentiel d'Ouagadougou, laissant supposer que Zida et ses partisans avaient pris le pouvoir par la force, rapporte l'agence Reuters. Son assistant, Auguste Barry, a promis lundi de constituer un gouvernement d'unité nationale basé sur un "large consensus".

Le gouvernement américain et les dirigeants de l'Union africaine ont protesté contre le transfert du pouvoir aux militaires burkinabés. Le président français François Hollande a toutefois salué la démission de Compaoré, y voyant une sortie de la crise que le pays traversait.

"Blaise Compaoré était un allié clé de la France et des USA dans la région, il contrôlait les rebelles d'Al-Qaïda et permettait aux compagnies françaises d'extraire de l'or sur son territoire", rappelle Simon Engler de Foreign Policy. Selon lui, en un an, le président a perdu le contrôle de l'armée et de la Garde, a accordé l'asile au dictateur libérien Charles Taylor, a soutenu le groupe Boko Haram luttant contre le gouvernement du Nigéria, ce qui a conduit à la dégradation de ses relations avec la France et les dirigeants africains. Si la stabilité n'était pas rétablie dans le pays, cela serait un exemple pour les manifestations dans d'autres pays, estime Pierre Engelbert du collège américain Pomona. Les événements au Burkina Faso pourraient avoir un effet boule de neige et provoquer un Printemps africain. Le Congo et le Bénin pourraient être les prochains sur la liste, admet le journaliste de la revue Jeune Afrique Georges Dougueli, cité par Euronews. Les traditions autoritaires restent encore influentes en Afrique et la population ne contestera pas le long séjour au pouvoir des dirigeants africains à l'instar du Burkina Faso, réplique Paul Melly de l'association britannique Chatham House.

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