Cameroun - Nigeria. Boko Haram: les partis politiques sur le pied de guerre

William Bayiha | La Nouvelle Expression Jeudi le 21 Aout 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’émergence de la menace terroriste dans l’Extrême Nord du pays mobilise une grande partie de la classe politique camerounaise depuis plusieurs mois. Cela faisait déjà quelques temps qu’on n’avait plus entendu parler d’elle.

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 Mais à la faveur de l’actualité bouillante sur les attaques attribuées à Boko Haram dans la région de l’Extrême, l’ancienne candidate du Cameroon People’s Party (CPP) semble avoir trouvé un nouveau cheval de bataille. Après sa déclaration distribuée aux journaux début août 2014 suite à l’attaque de Kolofata, Edith Kah Walla est en tournée dans les régions septentrionales. Si on s’en tient au communiqué qu’elle a signé et qui indique que cette visite de travail devrait courir du 17 au 24 août en cours. Quatre points sont à l’ordre du jour de la «tournée de Solidarité». Faire une démonstration de solidarité avec les populations de cette zone, s’informer sur la situation sécuritaire et humanitaire, encourager les forces armées et discuter avec les autorités des régions dites du Grand Nord. Que Kah Walla veuille se rendre compte par elle-même de la situation que vivent ses compatriotes de cette partie du pays, il ne s’agit pas d’une nouveauté en soit.

Avant elle, une bonne fourchette de partis politiques et de leaders d’opinion a déjà dit qu’elle entendait soutenir l’effort de guerre du gouvernement et du président de la République contre les fous de Dieu originaires du Nigéria. L’originalité de la promesse de Kah Walla tient de ce qu’elle annonce une tournée dans le Grand Nord et notamment dans la région de l’Extrême Nord. Une région mise en coupe réglée par les membres de la nébuleuse islamiste. L’écho en est en outre porté par le fait qu’aucun entrepreneur politique d’envergure nationale ne s’y est encore physiquement rendu, à part bien entendu les barons originaires de ces contrées. Même le président de la République qui s’est maintes fois exprimé sur la question n’a encore prévu aucune visite sur le terrain. A la décharge du leader du CPP, c’est bien dans la région de l’Extrême Nord qu’elle a lancé sa campagne lors de la présidentielle de 2011. Une question de logique donc.

Critiques contre le gouvernement

Si les autres formations politiques se sont abstenues d’annoncer des tournées pour réconforter les populations sinistrées par ce conflit asymétrique, elles n’ont pas moins indiqué leurs points de vue vis-à-vis de l’organisation Boko Haram avant, pendant et après le passage meurtrier d’une centaine de ses membres dans la résidence du vice-premier ministre Amadou Ali à la veille du Ramadan 2014. Dès les heures qui ont suivi l’annonce du siège, les réseaux sociaux ont été pris d’assaut par certains leaders politiques. Deux comportements ont alors été observables. Une partie a fait le monitoring de l’attaque, usant de son entregent pour savoir ce qui se passait précisément dans le Mayo Sava. Une autre a pu exprimer son émotion et parfois son ressentiment vis-à-vis de la politique sécuritaire du gouvernement jugée trop laxiste et d’ambigüe. Une rhétorique déjà éprouvée par des prises de positions ultérieures notamment dans les rangs des partis politiques de l’opposition. Les arguments développés laissent entrevoir des constantes d’un parti politique à un autre. Dans cette période de crise sécuritaire, il est de bon ton de manifester son soutien aux forces de défense et de sécurité.

C’est vrai qu’ici et là, il arrive que la hiérarchie de l’armée soit prise à partie pour son incapacité à surprendre l’ennemi afin d’éviter des pertes qui endeuillent les familles et la population civile. De fait, les politiques exhortent la population, aussi bien celle frappée de plein fouet par ce conflit contre un ennemi invisible que celle qui observe les événements de loin, de rester soudée et courageuse dans cette épreuve. Bien entendu Boko Haram est dénoncée. Sur le cas de Kolofata, même dans ceux qui ont précédé, il est demandé à la nébuleuse de libérer les otages. Mais ce sont surtout les autorités camerounaises qui sont interpellées sur la question des otages et sur les questions qui touchent à l’endiguement de la menace. Le président de la République et son gouvernement sont critiqués pour n’avoir pas souvent anticipé les événements. L’enlèvement de l’épouse d’Amadou Ali n’a pas manqué de susciter des questions dont la trame pourrait se résumer à la proposition interrogative suivante : «pourquoi lui et pas un autre ?».

Quid du RDPC ? A part par le truchement d’un Paul Biya président de la République, on a très peu entendu le parti au pouvoir s’exprimer sur l’actualité Boko Haram. C’est vrai qu’un éditorial de Mien Zock dans L’Action tire à boulet rouge sur la menace et reprend pour l’essentiel les critiques formulées par l’opposition, sauf bien entendu celles qui concernent le gouvernement et le chef de l’Etat. Et puis il y a les motions de soutien des cadres du parti aux quatre coins de la République. Elles ont le mérite d’être essentiellement courtisanes et non-argumentatives. Les dernières en date sont celles de la section RDPC du Lom et Djerem, de la section RDPC du Logone et Chari, etc.
 

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