Leurs non distribution aux dates prévues, comme en 2011, provoque la colère des populations contre les chefs des quartiers et les agents du Programme national de lutte contre le paludisme.

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Après les dates manquées du 16 au 20 août 2015, prévues pour la distribution des moustiquaires imprégnées par les équipes du Programme national de lutte contre le paludisme du ministère de la Santé publique, les populations de la région de l’Est en général et de la ville de Bertoua en particulier n’ont pas caché leur mécontentement. Elles ont ainsi pris d’assaut l’esplanade des différentes chefferies dans lesquelles la distribution desdits moustiquaires était prévue. En effet, pour déterminer les modalités de distribution des ces moustiquaires, les mobilisateurs du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) avaient recensé les populations dans les aires de santé et en fonction du nombre d’habitants par ménages et ont remis des coupons indiquant clairement que ladite distribution devait se dérouler durant la période allant du 16 au 20 août 2015.



Malheureusement, à la date d’aujourd’hui, aucune moustiquaire n’a encore été distribuée et aucune information à ce sujet n’a jamais officiellement été donnée par les responsables locaux du ministère de la Santé publique en charge de la lutte contre le paludisme. « À chaque fois que nous partons à la chefferie, on nous demande de repasser. Nous pensons même déjà que les chefs ont bloqué ces moustiquaires chez eux pour remettre à qui ils veulent », indique un riverain du quartier Ekombitié.



En réponse à cette accusation, Emmanuel Bounga Maï, le chef du quartier, explique que « les populations s’impatientent avec raison, car, la date de l’échéance est dépassée. Mais, ils ont tort dans leurs accusations. Car, comme eux, nous n’avons pas plus d’informations. Il est donc clair que la faute revient aux agents du Pnlp qui, jusqu’ici, n’ont apporté aucun éclairci pour cette situation». Il faut noter également que cette situation est similaire dans toute la ville de Bertoua, voire dans toute la région. Pour la petite histoire, l’on se souvient encore qu’en août 2011, une  situation similaire avait abouti à une marche de protestation de la part d’une centaine de femmes de la ville de Bertoua. Il avait fallu l’intervention  du sous-préfet et du chef d’unité régionale de lutte contre le paludisme à l’Est de cette époque-là. Les protestataires de 2011 dénonçaient « le favoritisme et le marchandage » lors de la campagne de distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda).



Le 20 août 2011, le Premier ministre, Philémon Yang, avait lancé  l’opération de distribution des Milda à Yaoundé. Aussi, le chronogramme des activités y relatif avait pris un coup, du fait des retards dans l’acheminement des Milda dans les régions, dans le recensement des ménages et la formation des distributeurs. Certains avaient parlé d’une stratégie de campagne pour la présidentielle de cette année-là, qui vient peut-être de se retourner contre ses initiateurs. Avec le non respect du calendrier de distribution des moustiquaires imprégnées cette année et l’agitation faite par de potentiels bénéficiaires, l’on craint déjà des possibles remous autour de cette opération.

Sébastian Chi Elvido et Cedric Maï Mbadinga (Cp)

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