Cameroun - Justice. Barreau du Cameroun : Les anglophones contre la langue française

Frederic Takang | La Nouvelle Expression Jeudi le 19 Mars 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ils exigent que l’anglais soit et demeure la seule langue dans les tribunaux dans les régions anglophone du pays, faute de quoi ils entendent paralyser ces institutions.

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L’élément déclencheur de ce bras de fer entre ces avocats de la partie anglophone est une conclusion en  français, soumise par le parquet général à un des leurs. Car bon nombre de ces avocats y exerçant, s’exprime pour la plupart en anglais. Leur exigence est contenue dans  une correspondance adressée au Procureur général près la Cour d’appel du Nord-Ouest. Ils  s’insurgent contre la langue française, utilisée par le parquet général et estiment que l’anglais est et doit demeurer la seule langue utilisée dans les tribunaux du ressort de la Cour d’appel de la région. Pour Me Robert Nso, président de Nowela (Northwest Lawyers Association), «l’anglais est la seule langue que maitrise la majorité de la population».

 

La Nowela dans cette même correspondance, peint cette situation comme une tentative d'asphyxier le système de Common law au Cameroun. Ce mémorandum souligne avec véhémence, que la langue de communication dans les tribunaux du Nord-Ouest est l'anglais. La lettre porte les résolutions d'une assemblée des membres Nowela, le 20 février 2015, dans laquelle ils ont souligné que le parler ou faire des conclusions en langue française est une violation de la Constitution du Cameroun, mais aussi une violation sur les droits des minorités. Robert Nso Fon, le président de ladite association, laisse entendre qu’«ils veulent tout simplement d'éliminer complètement le système de common law au Cameroun.» Selon lui, quand les avocats anglophones se trouvent dans les tribunaux dans la zone francophone, Ils sont obligés de faire des observations en français.

 

 

 Interrogé sur le fait que parler français pourrait faire obstacle à toute action en justice, il a dit que dans les questions juridiques chaque mot doit être compris correctement par les deux parties. «Nous, les avocats pourrions comprendre et parler  même le mauvais français, mais que dire de nos clients qui comprennent aucun mot en français?», s’interroge-t-il.

Toujours au cours de cette réunion des avocats du nord-ouest, une avocate Buh a révélé que seuls les francophones ont été nommés au département juridique de la Cour d'appel du Nord-Ouest. «Il est regrettable que seuls les francophones ont été nommés au département juridique de la Cour d'appel du Nord-Ouest, du procureur général par l'avocat général à tous les substituts. Tous les documents provenant de ce service sont en français», a-t-elle déploré.  

 

L’anglais et le français sont les deux langues officielles au Cameroun. Les avocats de la région étant anglophones, pratiquant le système du Commonn Law hérité de la colonisation, estiment que : «utiliser la langue française dans les  tribunaux du ressort de la cour d’appel du Nord-Ouest, c’est détruire systématiquement l’identité des Camerounais anglophones.»  Me Henry Kemmende, représentant le bâtonnier dans la région, soutient qu’«une langue étrangère mal compris par un justiciable peut conduire ce dernier en taule». Pour le patron du parquet général, c’est anticonstitutionnel dans un pays bilingue comme le nôtre, d’imposer une seule langue, l’anglais en l’occurrence dans les tribunaux et cour d’appel du Nord-Ouest. Marcel Oyono Abah, affirme que, «le tribunal n’est pas un forum politique où les politiciens peuvent s’en servir pour faire leurs pétitions par exemple (seule la langue anglaise doit être utilisée devant cette cour)».

 

 

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