Cameroun - Corruption. Autorité de l’aéronautique civile : Un trou de quatre milliards dans les caisses

Flore Edimo | Le Jour Mercredi le 17 Novembre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Pierre Tankam, le Directeur général de l’Autorité de l’aéronautique civile, est suspendu de ses fonctions pour deux mois.

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Une décision grave, prise le 28 octobre dernier par le Conseil d’Administration, qui a désigné son adjoint, Allabira Mamadou, responsable de la gestion pendant cette période.

Ancien directeur administratif et financier, ce dernier a été promu Dga en janvier 2010, par le même décret présidentiel qui nommait  Pierre Tankam à la tête de l’entreprise. Selon notre confrère Mutations du 29 octobre 2010, le mesure est motivée par « des divergences managériales opposant le directeur général de cet organisme (…) au conseil d’administration »

D’après l’enquête du Jour, les malheurs du Dg seraient plutôt partis d’une opération d’assainissement  des mœurs comptables et financières. Lancé au lendemain de sa prise de fonction, ce contrôle ne tarde pas à révéler un détournement des deniers publics de l’ordre de 900 millions de Fcfa. La mise à jour de ce trou conduit à l’interpellation du chef de service des caisses, Ongodo Léopold, convaincu d’avoir utilisé frauduleusement des papiers à en-tête des prestataires de services pour décaisser, à son propre bénéfice, des dizaines de millions de francs. D’après nos sources, d’autres cadres auraient aussi été mis en cause dans des pratiques de gestion peu orthodoxes. A l’exemple de Mbock Boumsong, le chef de service de la Solde, Tata Nkwain, le responsable de l’Exploitation de Douala, Dalinga Ida, la caissière principale de la représentation de Douala, et le sous-directeur des affaires financières, dame Niba. Cette dernière serait aujourd’hui en fuite.

A la suite de cette vague d’interpellations, et de source digne de foi, les rapports entre le Dg et  certains collaborateurs que notre informateur n’a pas voulu nommer se sont fortement dégradés.  Selon un contempteur de Pierre Tankam, la tutelle et le Conseil  d’administration auraient également mal apprécié «l’intrusion des enquêteurs du Sed dans une entreprise où, aux dires d’un des détracteurs du Dg, il régnait avant un air de famille». A preuve, les trois résolutions  adoptées  lors de la session du Conseil d’Administration qui succède aux interpellations. La première instruit au Dg d’associer davantage son adjoint à toute prise de décision. La seconde lui enjoint d’affecter le contrôleur de gestion, celui-là même qui a oeuvré pour révéler au grand jour les tripatouillages financiers de ses collaborateurs, à Maroua Salack, comme simple agent. La dernière nomme un nouveau contrôleur de gestion,  Hayatou Moustapha.

Pierre Tankam, tout en se soumettant aux volontés des administrateurs, commet néanmoins un audit comptable et financier pour l’exercice clos au 31 décembre 2009.L’audit est confié au cabinet Mazars, une société anonyme d’expertise comptable et de commissariat aux comptes. Son rapport  est tombé le mois dernier. Il relève l’absence des pièces justificatives des fournitures de bureau et des factures d’entretien des aéroports. Il dénonce des honoraires du Conseil d’administration, entachés d’irrégularités. Il évoque des acquisitions et  des règlements fiscaux et sociaux non justifiés. Il établit un système de double facturation et de double paiement des fournisseurs et pointe le non respect du code des marchés publics. Pour couronner le tout, le cabinet Mazars met en exergue un déficit  de plus de quatre milliards de francs Cfa.

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