Cameroun - Musique. Au Cameroun, le bouillonnement des cultures urbaines

Raoul Mbog | Le Monde Mardi le 28 Avril 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Lorsqu’il est désigné comme la révélation de l’année aux MTV Africa Music Awards, à Durban, en juin 2014, Stanley Enow devient aussitôt l’égérie de toute une génération de jeunes dans son Cameroun natal.

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Le single « Hein Père » qui vaut la reconnaissance internationale à ce jeune rappeur est une compilation de chansons populaires camerounaises adaptées au hip-hop. Son clip fascine le public parce qu’il comporte des ingrédients souvent utilisés par certains rappeurs à succès américains : joutes verbales, voitures luxueuses, bagues et colliers dorés et de belles jeunes femmes à la poitrine plantureuse. Le tout dans un fascinant pidgin, une sorte de broken english parlé à travers tout le pays.

 

 

L’agence culturelle panafricaine Pannelle présente même l’artiste Stanley Enow comme l’un des « phénomènes majeurs » de la musique au Cameroun. Ce constat est issu d’un rapport sur les cultures urbaines que l’agence a publié vendredi 24 avril. Le document de Pannelle recense toutes les tendances qui ont marqué, en 2014, le domaine artistique et culturel et celui du divertissement dans les grandes villes camerounaises comme Yaoundé, Douala, Bafoussam ou encore Bamenda, dans le nord-ouest. Cinq secteurs ont été explorés par un panel d’experts constitué de designers, blogueurs et réalisateurs : la musique, la mode, Internet, l’audiovisuel et l’événementiel.

 

L’émergence de l’afropop

 

Selon Pannelle, la consécration du rappeur Stanley Enow aux MTV Africa Music Awards ainsi qu’aux Afrimma Awards de Dallas, aux Etats-Unis, illustre la montée en puissance de l’afropop. Ce genre musical, venu du sud-ouest anglophone du Cameroun et inspiré par les artistes du Nigeria voisin, est un mélange de sonorités traditionnelles et d’accents hip-hop américains. Les autres « princes » de l’afropop ont pour nom Magasco dont le rapport de Pannelle dit qu’il est « l’un des artistes les plus prometteurs du genre », Numerica ou encore Dynastie le Tigre.

 

Si le Cameroun a toujours été un pôle important pour les designers et créateurs de mode, le rapport sur les cultures urbaines de Pannelle note que ce domaine a surtout été marqué en 2014 par une multiplication d’émissions dédiées à la mode. Le rapport indique les émissions « BeFashion », sur la chaîne Canal2, et « FashionTV », sur Equinoxe, sont des rendez-vous incontournables.

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Mais le secteur de la mode a aussi été marqué par le développement du tee-shirt promotionnel et l’ouverture de nombreux points de vente pour des marques urbaines, expression d’un développement du streetwear dans le pays.

 

Internet et la téléphonie mobile

 

Plus de 64 % de la population de moins de 25 ans dispose d’un smartphone au Cameroun, indique Pannelle. Ce qui permet à ces jeunes concentrés à Douala de faire de la capitale économique camerounaise l’une des villes africaines les plus actives sur Twitter. En 2014, ajoute l’agence culturelle, une dizaine de mots-clés se sont imposés sur Twitter, tous inspirés par la guerre que les autorités camerounaises mènent au nord contre la secte terroriste nigériane Boko Haram : #StopBokoHaram, #JeFaisBlock, #BHLeave, #ManifestationRepublicaine ou encore #Twitter237.

 

 

Quant au chapitre des médias audiovisuels, le rapport sur les cultures urbaines au Cameroun mentionne l’apparition de talk-shows culturels, avec notamment une émission sur les cinémas d’Afrique sur la CRTV. Cette chaîne de télévision publique, créée en 1985, est de loin la mieux structurée et la mieux équipée de toutes les télévisions qui se sont lancées ces dernières années au Cameroun.

 

Mais avec la même régularité et un égal dynamisme, toutes les télés, jeunes ou pionnière comme la CRTV, relaient le foisonnement créatif du pays. En témoignent les concerts gratuits en plein air et les concours de beauté qui se multiplient et dont la plupart sont diffusés en direct, comme l’expliquent les auteurs du rapport de Pannelle. Lesquels rappellent que leur objectif est de « créer des passerelles culturelles entre l’Afrique francophone et le reste du monde ».

 

 

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