Cameroun - Politique. Assemblée nationale : Quand le pouvoir et l’opposition se tiennent la main…

Ben Christy Moudio | La Nouvelle Expression Jeudi le 14 Avril 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’accord des primes d’entretien des véhicules aux députés remet en mémoire les batailles communes des élus de la Nation. Les intérêts pécuniaires ayant notamment toujours été à l’ origine de la tombée des barrières politiques.

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Partisans enthousiastes ou opposants farouches du «régime» à l’Assemblée nationale, tous sont d’accord lorsqu’il s’agit d’un point précis : l’amélioration de leur condition de travail. La récente sortie des députés de toutes les chapelles politiques vient confirmer ce fait que l’histoire ne contredira pas. En effet au terme de la session du mois de mars 2016, les honorables ont obtenu gain de cause dans la réclame des primes d’entretien de leur véhicule. 3 millions Fcfa dont une partie leur a été remise le 07 avril dernier selon le quotidien le Jour. La fronde ayant pour tête de file le député Sali Daïrou, membre du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) se constituait de fait d’une soixantaine de  députés recrutés dans les formations politiques que compte la Chambre basse du parlement. Ce front commun n’est dès lors pas sans rappeler ceux ayant déjà fait oublier aux honorables leurs bords respectifs.

Tous pour les crédits automobiles…

Les formations politiques représentées  à  l’Assemblée nationale ont un passé  de fronts communs des plus riches. L’on peut rester dans le sillage des «véhicules» avec le mouvement d’humeur des députés réclamant des allocations de crédits automobiles en 2007. On se souvient en effet que les barrières politiques étaient tombées au cours de la session de novembre 2007. Les députés avaient vu d’un bon œil les avantages que  s’étaient octroyés le Président de l’Assemblée nationale Cavaye Yéguié Djibril et les autres membres du bureau. Il s’agissait notamment de l’augmentation des crédits automobiles. Le PAN grâce à deux décrets datant du 11 septembre 2007, bénéficiait alors d’une prime non remboursable à l'achat d'un véhicule de fonction de 60 millions pour cinq ans, le vice-président avait pour manne tombée du ciel, une  prime non remboursable de 50 millions,  les autres vice-présidents et assimilés percevaient  chacun 45 millions, les questeurs et assimilés, 40 millions chacun et les secrétaires et assimilés, 35 millions. Le secrétaire général recevait alors, 40 millions. Un plat juteux qui avait causé la convoitise des autres honorables. Ces derniers avaient alors fait fi de leurs éternelles dissensions pour demander au PAN de revoir leurs conditions de travail. L’on se souvient ainsi que Cavaye Yéguié Djibril avait aux lendemains de la session de novembre 2007 accordé aux frondeurs que les crédits automobiles de huit millions qui leur étaient accordés individuellement, ne soient plus remboursables. Il était en outre  décidé que les frais de présence passaient  à  1 200 000 francs à chaque session parlementaire.

Bataille pour les microprojets

L’allocation pécuniaire des microprojets versée aux députés est aussi vieille que la Chambre basse du Parlement. Pourtant ce sujet demeure sensible pour les membres de l’Assemblée nationale qui ont été toujours unanimes sur le fait que le montant alloué aux  microprojets devrait être revalorisé. Un retour dans le passé permet ainsi de noter une nouvelle tombée des barrières politiques des élus de la Nation. En 2005 en effet, la grogne des honorables fait rage. Ces derniers réclament que les 8 millions qui leurs sont versés dans le cadre des réalisations à faire dans  leur circonscriptions connaissent une hausse substantielle. La sourde oreille du gouvernement depuis de nombreuses années prendra fin ici. La Loi de finances pour l’exercice 2006  adopté le 12 décembre 2005 intègrera la réclame des députés. Le financement public des micro-projets des députés passe à 10 millions Fcfa. Soit 2 millions de plus que ce qui leur était reversé avant. Cette bataille rangée des élus de la nation pour leurs intérêts avait d’ailleurs conduit ces derniers à adresser un mémorandum au Président de la République. Un document dans lequel, coudes serrés, ils demandaient au-delà de l’augmentation  du montant des microprojets, la  revalorisation de leur salaire et d‘autres avantages de toutes natures liés à leur fonction.

Augmentation des émoluments

L’histoire n’oublie pas la question des émoluments des députés. En 2008 il se chuchotait dans les couloirs de l’Assemblée nationale que les députés désiraient que leurs rémunérations passent de 899 000 environ à 1 300 000 Fcfa. L’Etat dira non, mais augmentera celui des fonctionnaires en mars 2008. Les députés restent ainsi sur leur faim, et le sujet se veut plus qu’actuel. L’entrée en scène des sénateurs n’est pas venue arranger les choses. L’on sait en effet qu’une bataille entre les deux Chambres du parlement fleurait dans les relations qu’entretiennent les locataires du Palais de Verre et du «palais des congrès». Elle portait justement sur les questions de budgets alloués à la Chambre de Niat Njifenji que les compères de Cavaye Yéguié Djibril ne voient jusqu’à présent pas d’un bon œil.

Malgré ces revendication et batailles, le salaire des élus de la nation reste basé jusqu’à ce jour à près de 900.000 Fcfa. Toutefois des  hausses interviennent en fonction des postes occupés précédemment par chaque député. La fonction d’«honorable» se voulant quand même prestigieuse.

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