Syrie. Armes chimiques: le dialogue Onu-Damas, voie vers une enquête équitable (Moscou)

Ria Novosti Lundi le 29 Juillet 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les négociations entre Damas et les Nations unies sur l'emploi d'armes chimiques en Syrie ouvrent la voie à une enquête objective, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

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"Moscou salue la dimension constructive des négociations [entre les autorités syriennes et l'Onu] tenues à Damas ainsi que les accords atteints qui ouvrent, bien qu'avec retard, la voie à une enquête exhaustive et équitable sur l'attaque chimique perpétrée le 19 mars dernier par l'opposition syrienne à Khan al-Assal, dans la province d'Alep", a indiqué la diplomatie russe.  

Ces discussions permettront en outre de procéder à la vérification d'une série de données relatives à l'emploi d'armes chimiques en Syrie mises à disposition du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, est-il précisé dans le communiqué.

La haute représentante de l'Onu pour le désarmement Angela Kane et le chef de la commission d'enquête de l'Onu sur les armes chimiques Ake Sellström se sont entretenus les 24 et 25 juillet avec les officiels syriens. Selon des données disponibles, les parties ont convenu de poursuivre la coopération.  

Le gouvernement syrien et l'opposition s'accusent mutuellement de recourir à l'arme chimique dans la guerre civile qui ravage actuellement le pays. Damas rejette toutes les accusations lancées à son encontre.

La commission d'enquête internationale dirigée par M.Sellström a été instituée à la demande du gouvernement syrien après l'explosion présumée d'un obus chimique dans les environs d'Alep le 19 mars dernier. Or, suite à la pression exercée par des pays occidentaux, la commission a réclamé l'accès non seulement à Alep, mais à l'ensemble du territoire syrien. Cette démarche a éveillé la méfiance de Damas qui y a vu une tentative de rejouer le "scénario irakien" mis en œuvre par les Etats-Unis pour renverser le régime de Saddam Hussein.

Début juillet, la Russie a soumis aux Nations unies un rapport de 80 pages contenant des preuves de l'utilisation du gaz sarin par les rebelles syriens. Etabli par des experts russes, le document est basé sur l'examen d'échantillons prélevés dans un faubourg de la ville syrienne d'Alep.  


Syrie : rencontre de l'opposition et du CS de l'Onu


La Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution syrienne (CNFOR) – opposition reconnue par l'Occident et l'Orient, mais pas par la Russie – a participé pour la première fois à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, écrit le 29 juillet 2013 le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Une réunion qui n'était toutefois pas officielle. L'opposition est prête à participer à la conférence de Genève mais sur certaines conditions – telle est la principale conclusion à en tirer des pourparlers. Moscou a qualifié cette réunion de bonne opportunité pour Genève-2.

"Je pense que cette réunion était utile, cependant, il existe encore des obstacles à surmonter afin d'organiser Genève-2, a déclaré l'ambassadeur russe à l'Onu Vitali Tchourkine. Je pense que nous avons eu une bonne discussion. J'ai obtenu une série de réponses des… leaders de la CNFOR. J'ai pointé les problèmes qui existent au sein de l'opposition. J'ai exprimé ma préoccupation concernant l'utilisation de plus en plus fréquente par les mouvements de l'opposition de méthodes terroristes". Vitali Tchourkine a rappelé que c'était les rebelles qui avaient utilisé l'arme chimique près d'Alep le 19 mars 2013 (informations obtenues par les experts russes). Selon lui, la CNFOR a affirmé qu'elle "s'opposait activement" à l'éventuelle utilisation de l'arme chimique par les rebelles. Il a déclaré être préoccupé par les relations "emmêlées" entre l'opposition et les radicaux du Front al-Nosra. Le diplomate russe a souligné que les pourparlers ne signifiaient pas la reconnaissance de la Coalition nationale par la Russie.

Ahmad Jarba, nouveau leader de la Coalition, a avancé plusieurs conditions : "La Coalition est prête à participer aux négociations de paix à conditions qu'elles s'appuient clairement sur la mise en œuvre du communiqué de Genève et la formation d'un gouvernement de transition avec l'intégralité du pouvoir exécutif, y compris le secteur militaire et les services de sécurité". Au cours de son entretien avec le secrétaire d'Etat John Kerry, il a demandé aux Etats-Unis des armes pour défendre les régions contrôlées par les rebelles. Il a également appelé la Russie à "cesser d'apporter son soutien politique et militaire au régime criminel". En se souvenant probablement que la meilleure défense est l'attaque, Jarba a suggéré de punir ceux qui refuseraient de participer à Genève-2 : "Le Conseil de sécurité doit adopter des sanctions ponctuelles pour les forcer à accepter". Il est à noter que Damas avait accepté de participer à la conférence immédiatement après l'annonce de cette initiative par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry début mai, et après les explications faites par Moscou à Damas concernant les objectifs et les tâches de cette réunion. Mais c'est l'opposition qui rejetait les négociations.

Jarba a reconnu qu'il n'était pas "très optimiste" concernant l'efficacité de Genève-2. Le succès, c'est la formation d'un gouvernement de transition où la présence d'Assad "ne se discute pas". Il a également laissé entendre qu'il ne laisserait pas Assad et sa famille quitter la Syrie si l'opposition remportait la victoire.

A l'issue de la réunion, c'était au tour des commentaires des diplomates. Il s'est avéré que les propos pouvaient être interprétés différemment. L'ambassadeur de France à l'Onu Gérard Araud a fait remarquer que ce n'était pas les opposants qui avançaient les conditions préalables de la conférence : "Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a déclaré qu'Assad devait rester au pouvoir, or c'est également une condition". Il s'est référé aux accords de Genève – la création d'un gouvernement de transition après lequel, selon Araud, Assad ne serait plus au pouvoir.

L'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant a déclaré à la presse : "Les délais exacts du départ d'Assad n'ont pas été discutés, mais de toute évidence il en a conscience, tout comme nous, et il est clairement prescrit dans le communiqué de Genève que le président syrien ne jouera aucun rôle dans le processus de transformations politiques…".

C'est apparemment la raison pour laquelle Vitali Tchourkine a exprimé son regret : "Nous devons nous réunir et parler du communiqué de Genève pour savoir comment l'utiliser pleinement. Je regrette que les leaders de la Coalition et certains membres du Conseil de sécurité compliquent la situation en interprétant les dispositions de ce communiqué avant les négociations". Selon le diplomate, "c'est extrêmement contreproductif".

Le thème de l'arme chimique a été relancé à l'Onu par les représentants de la Coalition. Ils ont exigé de dévoiler les détails de l'entente entre Damas et les chimistes de l'Onu convenue à la fin de la semaine dernière. Angela Kane, secrétaire général adjoint des Nations Unies et haut représentant pour les affaires de désarmement, et Ake Sellstrom, chef de la mission de l'Onu chargée d'enquêter sur les allégations d'usage d'armes chimiques en Syrie, se sont entendus avec le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem sur le format de l'inspection. L'Onu voudrait enquêter sur 13 cas d'éventuelle utilisation de produits toxiques, tandis que Damas ne s'intéresse qu'à l'incident survenu près d'Alep. Les autorités syriennes ont qualifié les pourparlers avec Kane et Sellstrom de très productifs. Sellstrom les considère comme "rigoureux et productifs". Les rebelles sont nerveux.

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