Cameroun - Ouest. Après les échauffourées… Le sultan Bamoun Ibrahim Mbombo Njoya sur des béquilles - La ville de Foumban sous haute protection

Alain NJIPOU | Le Messager Lundi le 07 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Conséquence d’une rupture des ligaments, de la fracture du tibia et du déboitement de la cheville. Le Roi des Bamoun tient désormais sur une jambe plâtrée.

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Foumban: Le sultan Ibrahim Mbombo Njoya sur des béquilles

Conséquence d’une rupture des ligaments, de la fracture du tibia et du déboitement de la cheville. Le Roi des Bamoun tient désormais sur une jambe plâtrée.

A peine sortie de la 544ème édition du Nguon, rendez-vous biennal culturel et traditionnel du peuple Bamoun qui a culminé avec la célébration du 20eme anniversaire de l’accession du sultan-roi Ibrahim Mbombo Njoya sur le trône de Nchare Yen, fondateur du royaume, la ville de Foumban où se sont déroulées avec fastes, les festivités, du 2 au 9 décembre 2012, est secouée par des turbulences. Le monarque s’appuie désormais sur des béquilles pour se mouvoir.

Après une chute brutale, le tibia gauche du Sultan s’est fracturé. Des ligaments rompus. La cheville déboitée. Résultats des courses, la jambe gauche du 19eme roi de la dynastie Bamoun est plâtrée. Pour la petite histoire, le 1er janvier 2013, une marche publique est organisée dans le cadre du «carnaval de Foumban et de sa région», une initiative du maire de Foumban, Adamou Ndam Njoya, président national de l’Union démocratique du Cameroun (Udc). Selon le récépissé de dépôt de déclaration de manifestation publique signé le 28 décembre 2012, par le sous-préfet Jean Roger Kuo, administrateur civil principal et dont Le Messager a eu copie, l’itinéraire de cette marche publique ne prévoyait guère le passage compris entre «le carrefour dit Serpent à deux têtes – l’entrée du palais sultan-roi des Bamoun et le carrefour dit Nâjoh.»

Or, des sources concordantes que Le Messager a jointes à Foumban révèlent que ce 1er janvier 2013, Ndam Njoya et des militants de son parti ont marché en direction du palais du sultan roi des Bamoun. Pour avoir dévié l’itinéraire initialement prévu, une ceinture de sécurité constituée des éléments de la Police et de la garde rapprochée placée à l’entrée du palais s’est constituée.

Le sous-préfet alerté, effectue une descente sur le lieu de la manif. Des échauffourées éclatent. Une guerre de cailloux s’en suit. L’intifada débouche sur des pillages. Des sources bien informées évoquent que 9 voitures garées au palais, parmi lesquelles celle du sous-préfet, ont été endommagées. Des vitres des maisons des reines bamoun cassées. Les travaux de construction du musée des rois bamoun en cours, détruits. Deux chevaux du Sultan Ibrahim Mbombo Njoya auraient été emportés et présentés à la résidence de Ndam Njoya où la marche a culminé, comme des trophées de guerre. Des instruments de musique traditionnelle appartenant à une artiste du coin, abîmés. Des voies de faits administrées au chef-terre de la ville de Foumban. Le gouverneur de la région de l’Ouest saisi par le sultan Ibrahim Mbombo effectue une visite à Foumban pour en appeler au calme, condamner les atteintes à l’intégrité physique des autorités administratives et les actes de vandalisme.


Des arrestations à la pelle

Le lendemain, le procureur de la République près du tribunal de grande instance du Noun, arrive au palais pour constater himself les dégâts causés la veille. Le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya l’accompagne. Au cours de cette visite guidée, le monarque de Foumban glisse sur les caillasses lancées la veille par des militants de l’Udc en furie et fait une chute. Bilan, le tibia est fracturé. Les ligaments déchirés. Le déboitement de la cheville s’en suit. Les premiers soins administrés séance tenante n’ont pas suffi à contenir la douleur. D’où l’évacuation en urgence du sultan à Bafoussam où sa jambe a été finalement plâtrée. Des sources proches du palais annoncent d’ailleurs qu’à Bafoussam, le gouverneur Midjijawa Bakari, a rendu visite au roi. De retour au palais en fin d’après-midi du 2 janvier 2013, le sultan des Bamoun assiste dans sa résidence à une soirée culturelle entouré de 10 reines, des princes et princesses, jusqu’aux alentours de deux heures du matin. Joint au téléphone samedi 5 janvier 2013 en matinée, Nji Nchare Oumarou, directeur du musée du palais royal, affirme que la santé du sultan est au beau fixe. «Le sultan parvient à se déplacer et à s’installer devant son palais comme à l’accoutumée. Il y a eu plus de peur que de mal». Tant mieux !

Alain NJIPOU


Sécurité: Foumban sous haute surveillance

Gendarmes et policiers, pince-sans-rire, armes au poing, quadrillent la ville avec d’autres types d’arsenal prêt à parer à toute éventualité.

Après les émeutes intervenues à Foumban le 1er janvier 2013 avec à la clé des pillages en bandes et des casses perpétrées au palais, la ville est quadrillée par des forces du maintien de l’ordre. Un peloton de la gendarmerie, d’environ 200 éléments, veille au grain. Des éléments de la police anti-émeute avec leur arsenal sillonne la ville et ont encerclé la brigade de gendarmerie où est gardé à vue le nommé Tapon Mama, le président de la conférence des présidents départementaux du territoire communal de Foumban. Des sources dignes de foi contactées dans la cité des arts, font état de trois camions lance-eau qui parcourent les artères principales de la ville. Des arrestations à la pelle succèdent à une valse d’auditions. D’aucuns croient savoir que plusieurs personnes aux arrêts seront déferrées à la prison principale de Foumban. Cette militarisation de la ville est une réponse des autorités administratives à l’appel à l’insurrection relayée par une radio d’obédience proche de l’Udc qui aurait invité les militants à investir les cellules de gendarmerie et du commissariat de la sécurité publique de Foumban pour libérer les leurs interpellés dans le cadre des incidents survenus lors du carnaval organisé par le parti de Adamou Ndam Njoya.

Tapon Mama qui a fait la déclaration de manifestation publique chez le sous-préfet est tenu pour l’instant «civilement et pénalement responsable de tout fait dommageable à l’ordre public et aux bonnes mœurs survenu au cours de cette manifestation » selon l’extrait tiré de la copie du récépissé de dépôt de la déclaration de manifestation publique enregistrée à la sous-préfecture de Foumban le 26 décembre 2012. Joint au téléphone, l’infortuné avoue avoir fait une déclaration de manifestation publique au sous-préfet qui lui avait d’ailleurs suggéré de «modifier l’itinéraire, ce que je n’ai pas compris. Je me suis néanmoins rapproché de lui. Nous avons fait une séance de travail avec la délégation qui m’accompagnait. Tout s’était bien passé le 1er janvier. Le défilé motorisé s’est déroulé sans heurts jusqu’à ce que aux alentours de 14h30, la garde royale bloque la circulation». Explique-t-il du fond de la cellule. 

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