Cameroun - Nécrologie. Andrée Fotso: l’hommage du patronat

Jean Baptiste KETCHATENG | Cameroon-tribune Jeudi le 15 Septembre 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le défunt président du principal syndicat patronal a reçu un hommage de divers partenaires du monde des affaires mercredi à Douala.

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Un mercredi triste et mémorable au cours duquel une vingtaine de témoignages partagés entre frustration et peine ont résonné dans l’amphithéâtre du siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). C’est peut-être l’une des images qui demeureront quelque temps encore dans l’esprit de ceux qui ont assisté à l’hommage que rendait ce syndicat d’entrepreneurs à son président défunt, André Fotso. Entre trémolos dans la voix, souvenirs amusés d’un homme qui aimait rire de tout y compris de lui-même, la stature connue du patron de la holding Taf Investment s’est davantage révélée. Car il était l’heure de dire qu’un grand homme a vécu, selon le propos du député Gaston Komba.


Dans la diversité des témoignages répartis entre ses collègues du Gicam et des autres regroupements de patrons d’ici et d’ailleurs, les représentants des pouvoirs publics, des missions diplomatiques, la somme du parcours de l’homme public investi dans les affaires s’est dessinée autour de quelques manières fortes d’être ce qu’il fut. Un businessman flairant les bonnes affaires et profitant de la force des vents du moment. Un entrepreneur qui se dépensait à la tâche tout en cherchant l’essor de l’ensemble dans lequel il s’est si bien illustré : le Cameroun et l’Afrique.
Le Gicam regrettera de ne plus pouvoir profiter du puits d’idées qu’il était. Car, par ailleurs, comme un chef d’orchestre aguerri, le patron Fotso savait convertir ses vues en plans harmonieux, où s’intègrent des gens venus de tous horizons. Le Gicam uni et écouté, la croissance à deux chiffres dès 2020 dont il rêvait, il y a contribué et en partie vu émerger. A Douala, où le jeune cadre revenu de ses études supérieures en France entame son aventure professionnelle, il a laissé une marque que le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine décrit comme celle d’un « passionné de l’attractivité et de la compétitivité » de sa ville d’adoption.


Au loin aussi, André Fotso a laissé des traces. L’ambassadeur d’Algérie, Merzak Bedjaoui, lui, avait soumis un an plus tôt ses plans d’amélioration des relations économiques avec le Cameroun. « Il a tout de suite approuvé et mis son équipe à disposition », se remémore le diplomate.  Tant de qualités humaines et managériales dont l’écho se fera sentir longtemps, surtout si le Gicam, souhaitera M. Komba, réussit à créer en son sein et en souvenir de l’homme soucieux de l’emploi des jeunes, un centre de préparation à l’entrepreneuriat destiné à encadrer de futurs André Fotso.


Le bâtisseur visionnaire

Souvenir que laisse le défunt président du Gicam,  André Fotso, industriel au parcours remarquable.


Quitter un emploi de cadre supérieur dans une multinationale pour se lancer dans ses propres activités, pour se mettre à son compte. Il lui fallait de l’audace, voire de la foi, pour tenter le coup. Des proches disent qu’il était « poussé par le désir d’entreprendre ». André Fotso est donc devenu entrepreneur. C’est en 1991 qu’il se lance, après avoir négocié son départ de la boîte qui l’employait depuis six ans. Première entreprise créée, 3T Cameroun, pour le transit, l’acconage, la manutention et la consignation.


Deux ans plus tard, l’entrepreneur devient industriel : Fme-Gaz voit le jour. D’autres entités suivront, montrant son souci de varier, d’étendre ses activités : Scpi, dans l’immobilier, Sampo-Cameroun dans l’informatique, etc.


André Fotso va également s’investir dans la banque. Lorsqu’en 2003 le groupe bancaire Ecobank s’installe au Cameroun, l’homme d’affaires y adhère, prenant une position prépondérante parmi les actionnaires locaux. En 2005, il en deviendra d’ailleurs le président du conseil d’administration.


A son actif aussi, le rachat, en mars 2010, de Cometal, une entité des groupes Cfao et Optorg. Le domaine ici est la construction métallique. La même année, les trois entités qu’il détient (3T Cameroun, Fme-Gaz et Cometal) sont regroupées dans un holding, TAF Investment Group, dont les activités se résument à la prise de participation dans des sociétés, l’acquisition et la gestion des valeurs immobilières, etc.


On retiendra aussi du président André Fotso que ce fut un entrepreneur qui croyait aux vertus du dialogue public-privé. Son action au sein du Gicam l’a montré à suffisance. Ainsi, il en était encore vice-président en 2008 quand il a joué les premiers rôles lors des rencontres sur de grands projets structurants (projets énergétiques, port de Kribi, etc.). L’objectif de ces réunions était d’impliquer un maximum d’entreprises camerounaises dans la réalisation de ces chantiers.
 

Alliance NYOBIA

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