Opération Epervier. Ambassa Zang écrit à Etamè Massoma

Dieudonné Ambassa Zang Lundi le 04 Octobre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Lettre ouverte à M. Siegfried David Etame Massoma, ministre délégué à la Présidence chargé du Contrôle supérieur de l'État.

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L' "Opération Epervier", nom de code de la campagne d'assainissement engagée par le S.E. Paul Biya, Président de la République du Cameroun dans le but avoué de lutter durablement et plus efficacement contre la corruption et les détournements de deniers publics est venue mettre au devant de l'actualité le Contrôle Supérieur de l'État (Consupe).
Cela est amplement justifié par le fait que les missions de vérification conduites par les Personnels Techniques, (plus connus sous l’appelation Inspecteurs d’Etat) du Consupe donnent lieu à rédaction de rapports, lesquels sont exploités par le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière (Cdbf) dont vous assurez la présidence, aux fins de sanctions administratives des ordonnateurs et comptables publics et/ou de fait à l'encontre desquels des fautes de gestion auront été relevées. Ces rapports servent aussi de base pour mise en mouvement de l'action publique au cas où les fautes retenues apparaîtraient "crime ou délit".

Si cette "Opération Épervier" suscite controverse à la fois pour ce qui est de son «modus operandi» que de sa finalité réelle au point de déteindre sur la Justice camerounaise, cet état de choses est dû à la crédibilité largement entamée du Consupe. Mon cas est illustratif à tous égards.
Á la suite de la mission d'enquête effectuée de mars à juin 2006 sur les travaux de réhabilitation du pont sur le Wouri, par lettre No 0067/PR/Consupe/Diac du 12 octobre 2009 adressée au Ministre d'État Secrétaire Général de la Présidence de la République et sur la base des seules observations des Vérificateurs, en totale violation du sacro-saint principe du respect des droits de la défense (formalité substantielle) , vous avez fait porter à la haute information du Chef de l'État des faits d'une extrême gravité mis à ma charge et lesquels faits auraient dû me valoir d'être placé illico et sans façon en détention. Plus concrètement, il m'était reproché d'avoir :
-pour la réhabilitation du pont sur le Wouri et au moment du passage de la mission de contrôle, fait des paiements de décomptes à Udecto à hauteur de 62,2% alors que le taux d'exécution se situait à 51% ;
-pour la réhabilitation du pont d"Ebebda, fait payer à Udecto, déjà défaillante sur le pont du Wouri, au titre de diverses avances la somme d'un peu plus 1 milliard de Fcfa.
Et il est clair que les Vérificateurs s'étaient trompés car, sur le premier point, les paiements étaient directement faits par le bailleur de fonds, à savoir l’Agence Française de Développement, après visa des décomptes par le maître d'œuvre et ensuite ; ils ne savaient pas que l'adjudicataire d'un marché bénéficie d'une avance de démarrage cautionnée de l'ordre de 20%. Sur le second point, les paiements en question ont été faits en septembre 2005 par le bailleur de fonds lui-même (KFW) et, en outre, je suis sorti du Gouvernement le 08 décembre 2004……

Instrumentalisation
Pour avoir dénoncé cette "incurie" dans ma note du 24 octobre 2006 au Ministre d'État Secrétaire Général de la Présidence de la République, j'ai eu à le payer au prix fort. Une seconde mission, plus lourde, sera dépêchée dès juillet 2006 aux Ministère des Travaux Publics et y séjournera environ un an, sous le prétexte d'un audit de ma gestion (août 2002 à décembre 2004). En prime et à la fin de la mission en juin 2007, des accusations pour des détournements de deniers publics prétendument mis à jour par vos collaborateurs et évalués à une dizaine de milliards de Fcfa dont 8 milliards pour l'opération de réhabilitation du pont sur le Wouri ont été portées contre ma personne.

Et vous êtes entré vous-même dans cette « danse funeste », donnant la preuve par neuf de l'instrumentalisation du Consupe. En effet, comment justifier autrement le fait que vous ayez pris sur vous de transmettre à la "hussarde" à la Justice des rapports non finalisés par les équipes ayant conduit les missions de contrôle. Rapports dont la destination au regard des procédures légales aurait dû être le Cdbf. Il ne me semble pas inutile de relever que seule la saisine de la Justice faite par vous en qualité de Président du Cdbf vaut plainte au nom de l'État. Á ce jour, mon affaire n'a jamais été soumise à l'instruction d'un Rapporteur et encore moins à l'examen et décision des Commissaires du Cdbf. Il est utile et important d‘insister sur ce point.

Cauchemar
Essayant de me convaincre que nous sommes loin d'une affaire à la "Kafka", je voudrais vous inviter à œuvrer pour la manifestation de la vérité au moins pour être en harmonie avec votre conscience et rester dans la peur de Dieu. Le premier pas dans cette quête de la vérité serait que le Consupe se rétracte de la procédure judiciaire engagée contre ma personne. Il n'y aurait aucune honte à cela mais ce serait plutôt justice. L'ex-Député Charly Gabriel Mbock dans une sortie médiatique très enlevée, commentant les sanctions décidées par vous en date du 23 août 2010 à l'encontre de certains Personnels Techniques, n'affirmait-il pas qu' "il n'est point d'erreur qui ne soit humaine et le propre des erreurs c'est de se donner une chance de réparation".

Par votre fait et celui de vos collaborateurs, ma vie est devenue un véritable cauchemar avec tout ce que cela comporte comme conséquences dramatiques. Quel trophée de gloire allez-vous en retirer ? Véritablement aucun et voilà pourquoi je vous invite à tenir compte des deux faits majeurs ci-après :
- Le quotidien gouvernemental (Cameroon Tribune) dans son édition du 27 septembre 2010 et sous la plume de Madame Jeannine FANKAM, porte à la connaissance de l'opinion publique nationale et internationale que la sentence arbitrale rendue le 13 juillet dernier par la Chambre de Commerce Internationale de Paris condamne Udecto à payer les frais d'arbitrage soit 241,72 millions de Fcfa et des dommages intérêts au Cameroun de 3 milliards de Fcfa. Á cette somme, il faudrait ajouter le montant des cautions et garanties obtenues par Udecto lors de la signature du marché à hauteur de 2,8 milliards de Fcfa, lesquelles avaient déjà été mobilisées à concurrence de 1,8 milliard à date de juin 2009.

Il est judicieux de rappeler que, dans le cadre de ce contentieux opposant Udecto à l'État du Cameroun, les vérificateurs ont mis à ma charge et qualifié comme détournement la somme de 02 milliards Fcfa représentant les frais de gestion du contentieux (500 millions) et le surcoût des prestations liées à la maîtrise d'œuvre (1,5 milliard) ;
-l'Agence Française de Développement a fait conduire un audit a posteriori et indépendant de l'opération de réhabilitation du pont sur le wouri à partir de décembre 2009. Cet audit est achevé et le rapport disponible. Des sources bien renseignées révèlent que l'Auditeur qui n'aurait retenu aucune faute contre moi, se serait plutôt félicité des dispositions prises par le Maître d'Ouvrage.

Monsieur le Ministre,
Le Consupe dont la responsabilité vous incombe a perdu de sa crédibilité et, pour diverses raisons, les rapports des vérificateurs ne font plus autorité. Au-delà, votre institution est à l'origine de divers drames sociaux et familiaux pour lesquels des réparations seront inéluctables ainsi que des sanctions à l'encontre de ceux qui auront permis et /ou facilité de telles situations. Ne vous y trompez pas, car un grand pouvoir entraîne de grandes responsabilités!

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