Affaire Marafa. Albert Dzongang, sur l'affaire du crash du Boeing 737 de la Camair en 1995: «Issa Tchiroma a loupé une occasion de se taire et de se faire oublier»

Alain NJIPOU | Le Messager Jeudi le 27 Septembre 2012 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Issa Tchiroma a affirmé entre autres, que le personnel navigant commercial n’est pas couvert par l’assurance pour expliquer pourquoi l’hôtesse de la Camair, dame Welissanè, une des rares personnes rescapées de ce crash de triste mémoire, n’a pas été dédommagée. Bien plus, après le «one man show» de Tchiroma, l’opinion n’est guère renseignée sur les mobiles l’ayant poussé à percevoir des commissions sur l’entretien des aéronefs de la Camair alors qu’ils n’étaient pas du tout entretenus.

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Le ministre de la Communication a effectué mardi 25 septembre 2012 au sujet des indemnisations des victimes du crash du Boeing de la Camair en 1995 et d’autres sujets d’actualité. Issa Tchiroma a affirmé entre autres, que le personnel navigant commercial n’est pas couvert par l’assurance pour expliquer pourquoi l’hôtesse de la Camair, dame Welissanè, une des rares personnes rescapées de ce crash de triste mémoire, n’a pas été dédommagée. Bien plus, après le «one man show» de Tchiroma, l’opinion n’est guère renseignée sur les mobiles l’ayant poussé à percevoir des commissions sur l’entretien des aéronefs de la Camair alors qu’ils n’étaient pas du tout entretenus. Le Messager a rencontré cet homme politique qui n’a pas sa langue dans la poche, par ailleurs, expert judiciaire, expert technique en matière d’incendie, risque divers, expert-conseil auprès des compagnies d’assurance. Excusez du peu…


Vous êtes certainement au courant de la sortie du ministre de la Communication et de l’explication qu’il a apportée en ce qui concerne l’indemnisation des victimes du crash de la Camair en 1995. Est-ce que cette sortie était opportune pour vous ?

Issa Tchiroma a loupé encore une occasion de se taire et de se faire oublier. En voulant tirer sur le corbillard, il s’est tiré une balle dans la tête parce que ce qu’on demande à monsieur Tchiroma ce n’est pas ce qu’il a fait avec l’argent de l’assurance. On lui demande à quel titre il a perçu des commissions sur de l’argent qu’on a versé pour entretenir l’avion qui n’a pas été entretenu. On lui demande ce que faisait cet argent versé à des périodes régulières chaque fois qu’on décaissait l’argent pour l’Afrique du Sud dans son compte. Là il est devenu amnésique et il a passé tout son temps à tirer sur le ministre Marafa parce qu’il ne peut pas lui répondre. Et quand il dit que le personnel naviguant n’est pas assuré, la seule personne sûre d’être dans l’avion quand il vole c’est le personnel naviguant. Quand bien même ces personnes ne seraient pas assurées, le principe de l’assurance dit que quand vous avez une voiture, vous l’assurez en disant à votre compagnie que votre véhicule coûte 10.000.000 fcfa, alors qu’en réalité il vaut 50.000.000 Fcfa. Mais si votre voiture a un dommage, l’assureur vous verse les 10.000.000 Fcfa convenus. Cependant, si celui qui vous a cogné a tort, on se retourne vers lui et il payera la valeur totale de votre voiture. On ne dira pas que puisque l’assurance vous a déjà octroyé 10.000.000 Fcfa, les autres 40.000.000 Fcfa ne vous appartiennent plus. En matière d’accident, la garantie contractuelle est le minimum, parce que l’être humain n’a pas de prix et les cadavres n’ont pas les mêmes prix. Pourtant dans l’assurance les cadavres ont le même prix. L’assurance a payé la petite somme qu’elle avait garantie. Mais qui a causé l’accident ? Le tribunal de Paris a dit que l’auteur de l’accident c’est l’Afrique du Sud qui n’avait pas entretenu convenablement l’avion, et l’a condamné à payer des dommages et intérêts qui sont payés à la suite de l’accident de l’avion. Ils appartiennent donc aux accidentés et aux propriétaires de l’avion, et non à l’Etat. Donc quand quelqu’un dit que l’argent de l’Etat est confidentiel, il enfonce l’Etat parce qu’il nous pousse à nous demander où sont passés les 40.000.000.000 Fcfa alors qu’on est en train de condamner les gens pour 10.000.000, 50.000.000, 100.000.000 Fcfa. Comme l’argent ne passe pas sans trace, cet argent a été déposé à la société générale de banque à Paris.


C’est dire que la responsabilité de monsieur Issa Tchiroma à l’époque ministre des Transports est donc engagée et qu’ en principe, il devrait démissionner tout au moins ?

Non. Est-ce qu’il ressemble à quelqu’un qui peut démissionner ? Issa Tchiroma est capable de vous dire le matin qu’il est une femme et le soir qu’il est un homme. On l’a vu faire volteface. C’est quelqu’un en qui la honte n’habite plus, comme disait madame Bongo, il est né avant la honte. On lui demande ce qu’il a fait de l’argent des dédommagements parce que, comme on le dit au tribunal, chaque fois qu’on vous a posé un tort, il y a un principal qu’on paye, puis des dommages et intérêts. Les dommages et intérêts appartiennent à ceux à qui on a causé un tort. Le tort n’a pas été causé à l’Etat du Cameroun, mais à ceux qui sont morts et au propriétaire de l’avion. Même si l’avion se trouvait être celui du Cameroun, il était sous la bannière d’une société d’Etat, donc, l’argent devait d’abord entrer dans les caisses de cette société d’Etat, quitte à l’Etat de demander le remboursement des 40.000.000.000 Fcfa. Il ne faut pas que monsieur Issa Tchiroma pousse les gens à révéler des choses qui peuvent entraîner en cascade la disgrâce de plusieurs membres du gouvernement qui ont bénéficié indûment de cet argent. N’a-t-il pas honte de parler des morts comme s’il parlait des gens qui sont encore à l’hôpital ? Sur les 40.000.000.000 Fcfa, monsieur Marafa avait proposé, et ça c’est humain, qu’on donne 100 millions Fcfa à chacune des victimes. Ça ne ferait que 7 milliards Fcfa, il y aurait encore de l’argent. Nous sommes le seul pays où, quand les autres mangent, ils ne regardent pas derrière pour voir le nombre d’affamés qui souffrent. J’en profite pour vous dire qu’1.000.000.000 Fcfa c’est la possibilité à quelqu’un de dépenser 1.000.000 Fcfa par mois pendant 83 ans, quatre mois et dix jours. Si vous avez ce milliard à 25 ans, ça veut dire que si vous ne manger qu’un million par mois, vous laisserez une bonne partie avant de mourir. Si vous le mettez à la banque à 6%, ça vous rapporte 60.000.000 Fcfa par an. Donc quand quelqu’un a un milliard, c’est suffisant pour lui pour que sa famille et lui soient heureux. Quand quelqu’un prend des milliards et en parle comme s’il s’agissait de 10 Fcfa j’ai peur.


Quelle est la moralité qui se dégage des images que vous utilisez ?

Je voudrais ici dire à monsieur Issa Tchiroma de ne plus prendre les Camerounais pour des imbéciles. Il raconte ce que les autres ont dit mais il faut qu’on ouvre son livre d’histoire pour qu’il regarde ce que lui-même a déjà dit, y compris sur le président de la République hier, et le discours qu’il tient aujourd’hui. C’est quelqu’un qui tourne ainsi comme une girouette. Mais il ne faut pas qu’il continue à souiller le Cameroun. Dire que nos personnels naviguant ne sont pas assurés est grave. Je crois que sa parole a dépassé sa pensée, il s’est donné en spectacle. Le but était de se réjouir de la condamnation de Marafa. Mais quand on condamne Marafa, on n’a pas dit qu’on a vu un seul franc du Bbj-2 dans ses comptes. On a dit qu’il est complice, mais dans le compte de Tchiroma on a vu l’argent de la Camair, c’est lui qui a la poutre dans l’œil, ce qui l’empêche de voir là où il va, et Marafa a la paille. Je voudrais dire ici au chef de l’Etat de tirer les conséquences de cette affaire et de demander à certaines personnes d’aller faire le clown ailleurs que de souiller le gouvernement de la République du Cameroun, mon pays auquel j’attache du prix.

Entretien avec Alain NJIPOU 

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