Affaire des biens mal acquis . Affaire des biens mal acquis : Paul Biya se confie à Abdoulaye Wade et à Obiang Nguema

Jean-Bruno Tagne | Le Jour Mercredi le 01 Décembre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
« Ils ne peuvent pas établir que j’ai une fortune »

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Cette déclaration a été faite à Tripoli par le chef de l’Etat au cours d’une conversation avec ses homologues Abdoulaye Wade et Obiang Nguema.

Paul Biya a regagné Yaoundé hier soir en provenance de Tripoli.

Il a pris part, en Libye, au sommet Afrique-Union européenne, sur le thème « Investissement, croissance économique et création d’emploi ». Mais le chef de l’Etat camerounais, pendant son séjour libyen, avait aussi l’esprit ailleurs. Notamment en France, où le parquet de Paris a décidé d’ouvrir contre lui, une enquête préliminaire pour « recel de détournements de fonds publics ». Cette enquête fait suite à une plainte déposée en France par l'association Union pour une diaspora active le 2 novembre dernier contre Paul Biya, soupçonné de s'être constitué un important patrimoine financé par des détournements de fonds publics. Dans un communiqué publié le 25 novembre 2010, le Cabinet civil de la présidence de la République a réagi en affirmant que le chef de l’Etat « ne dispose pas de patrimoine en France ou ailleurs ».

Dimanche, en Libye, sous une des tentes pittoresques dressées pour accueillir les 80 chefs d’Etat et de gouvernement présents au sommet de Tripoli, le président de la République du Cameroun a rencontré ses homologues du Sénégal (Abdoulaye Wade) et de Guinée équatoriale (Obiang Nguema). Dans une vidéo qui dure 2mn et 4 secondes et que nous avons consultée hier matin sur le site Internet de la présidence de la République (www.presidenceducameroun.com), les trois hommes d’Etat apparaissent plutôt détendus, attendant l’arrivée de leur hôte, Mouammar Kadhafi. Ils se donnent des accolades, sourient aux caméras et aux photographes qui les mitraillent.

« Vieux frère… », dit Abdoulaye Wade à Obiang Nguéma à qui il donne une accolade. Le chef de l’Etat sénégalais se tourne ensuite vers Paul Biya et évoque la question des biens mal acquis et tente de voler au secours du président Biya. « J’ai vu, j’ai vu... ta réaction a été bonne, très bonne. J’ai vu », poursuit-il en tenant son homologue camerounais par la main. Le visage de M. Biya s’assombrit subitement. Il ouvre largement ses bras comme pour prendre ses deux interlocuteurs à témoin et répond : « Mais, franchement… nous avons des oppositions, ils inventent des choses, ils traduisent des chefs d’Etat devant les tribunaux étrangers. »

Biya, Wade et Obiang prennent ensuite place dans de grands fauteuils au tissu fleuri et continuent leur conversation. Obiang Nguema, vieil habitué des plaintes des Ong internationales pour détournement de fonds publics, affiche un rictus, presque indifférent. Paul Biya, visiblement courroucé par cette affaire, continue : « Ils ne peuvent pas établir que j’ai une fortune. » Le chef de l’Etat camerounais, vêtu d’un costume sombre, se rajuste dans son siège, Wade continue de l’écouter, alors que Obiang Nguema, lui, poursuit ses petites grimaces. « Mais… mais… ce qui est assez anormal, se désole Paul Biya, c’est la complaisance des médias devant ce dénigrement. » Ils sont interrompus par l’arrivée du guide libyen.

Les confidences inédites de Paul Biya à ses homologues sénégalais et équato-guinéen étaient encore audibles sur le site Internet de la présidence de la République hier jusqu’aux environs de 11h. Les voix des interlocuteurs ont ensuite été  brouillées et remplacées par une tonitruante musique arabe… Mais beaucoup d’internautes avaient déjà eu le temps d’écouter la conversation.

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