Cameroun - USA. Affaire Vanessa: Le congrès américain dément avoir reçu Dr Fouda

Agnès Tailé | Le Septemtrion infos Samedi le 22 Décembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Entre conspiration, trafic et récupération de tous ordres, le vol du bébé de Vanessa n’a pas fini de dévoiler les indélicatesses des acteurs impliqués ou interpellés.

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Depuis le 20 Août 2011, date de la naissance et de la disparition de nouveau-né de la jeune Va- nessa Tchatchou, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Une solidarité spontanée et diversifiée accompagne la jeune maman dans ces pénibles moments. Les manifestations de rue s’organisent spontanément au Cameroun et dans la dias- pora camerounaise. Les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, se mettent en branle avec des slogans tels « Vanessa: rendez-lui son bébé volé », « Rendez-nous le bébé de Va- nessa », Tous pour Vanessa la mère du bébé volé à Ngousso Yaoundé », « Soutenons Vanessa Tchatchou pour qu’elle retrouve son bébé », « SOS bébé de Vanessa », etc. Des collectifs et comités naissent. Une commis- sion de soutien se crée et est piloté par Shanda Tomne. Cette dernière informe, dé- nonce et se positionne comme une voix, presque comme la voix de la famille du bébé disparu.

Parmi les défenseurs engagés dans cette bataille, il y a un homme qui semble avoir perdu le sommeil pour retrouver le bébé de Vanessa. Dans les radios, télévisions, et presses nationale et internationale, il ne rate pas l’occasion de réclamer le nouveau-né. Vincent-Sosthène Fouda qui se présente comme docteur et dit être universitaire enseignant de sociologie, diplômé de l’Ecole de journalisme de Lille, diplômé de Sciences politiques et diplômé de l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothécaires (Enssib). Pour expliquer son engagement dans cette affaire il affirme : « Vanessa par son combat est venue rejoindre l’humaniste en moi, mais aussi le professionnel, je m’occupe de la petite enfance, de l’adoption nationale et internationale, la circulation des nourrissons. » C’est dans cette lancée qu’il affirme détenir des preuves que le bébé détenu pas la dame, magistrat de formation, citée plus haut, est celui de Vanessa parlant d’un test Adn qu’il estime être une contre-expertise de celui du gouvernement. Dans une interview accordée à Edouard Kingué du quotidien le Messager Vincent Sosthène Fouda va plus loin dans sa bataille. C’est alors qu’ »il annonce: « Dès le 27 mars, je vais porter cette affaire au Congrès Américain, puis quelques jours après je serai à la Chambre des Communes du Canada le Professeur Alain Fogué va continuer le combat sur place avec Vanessa Tchatchou jusqu’à ce qu’on nous restitue cet enfant parce que tout ceci a trop duré ».

Le démenti

Au Cameroun, les médias font état du nouveau cap franchi par Vincent-Sosthène Fouda. Le site Mboa annonce alors que « Vincent-Sosthène Fouda dans le cadre de l’affaire Vanessa Tchatchou rencontre ce jeudi 29 mars 2012 à Washington (USA) deux sénateurs démocrates Robert Menendez et Frank Lautenberg ». Et de poursuivre plus loin « Vincent Sosthène Fouda leur remettra un document de 45 pages sur le trafic des nourrissons au Cameroun mais aussi sur l’Etat des droits de l’homme et de la liberté de la presse. L’entretien est prévu pour durer 45 minutes entre les trois hommes ». Le messie de Vanessa est aussi attendu aux Etats-Unis. Le 29 mars, jour de la supposée rencontre, nous rentrons en contact avec le Dr Fouda qui accepte volontiers de nous accorder une interview. Il nous affirme avoir sollicité l’intervention des sénateurs suscités « auprès des autorités camerounaises afin d’aider Vanessa Tchatchou à retrouver son bébé ». Vincent Sosthène Fouda nous confirme avoir remis aux sénateurs un document que nous n’avons pas eu la chance de parcourir. Au moment de publier l’interview en question, une information tombe sur le réseau social facebook. L’écrivain Patrice Nganang, enseignant à l’Université d’Etat de New York publie une photo montée du sénateur Menendez et Dr Fouda. Les internautes se déchaînent sur la toile et se divisent en deux groupes. L’un se range derrière Patrice Nganang et l’autres derrière Vincent-Sosthène Fouda.

Face à ce nouveau rebondissement et pour en savoir plus, nous contactons le Sénateur Menendez. Tricia Enright, chargé de presse du sénateur dément : « Le sénateur n’a pas rencontré cette personne. Il n’y avait aucune réunion prévue ». Elle revient à la charge et redemande : « A quel sujet prétendent-ils l’avoir rencontré? » Lorsque le document de 45 pages est évoqué, il a est tout de suite méconnu du bureau du Sénateur Menendez.

Sur la base de l’interview que Vincent-Sosthène nous a lui même accordée, nous en apprenons un peu plus sur le père de l’enfant de Vanessa. Le Dr Fouda dit que  » c’est un musulman qui a été menacé à plu- sieurs reprises ». Interrogé à son tour, Issa Housseini affirme n’avoir jamais rencontré Vincent-Sosthène Fouda. Pourtant il approuve la dé- marche de l’homme qui, pour des raisons encore non connues, n’a pas toujours dit toute la vérité de son engage- ment dans l’affaire Vanessa.

Un gouvernement incapable

Dans l’euphorie, la colère et la détermination de certaines âmes sensibles, de nombreuses zones d’ombres demeurent dans la disparition d’un nouveau-né à hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé. Vanessa, cette jeune fille au courage exceptionnel qui n’a jamais cessé de se battre pour retrouver son bébé disparu quelques minutes seulement après l’accouche- ment. Vanessa Tchatchou avait pour principale arme : le sit-in à l’hôpital. Après le tapage médiatique fait autour de ce qui est devenu « l’affaire Vanessa », c’est seulement 6 mois après le vol de l’enfant que le gouvernement est sorti de sa réserve. Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakari, porte-parole du gouvernement annonce que « l’enquête ou- verte à la demande de la

grand-mère de l’enfant a confondu la personne mise en cause, qui est passée aux aveux complets, reconnaissant effectivement la responsabilité de l’enlèvement, puis la dissimulation de l’enfant recherché, qui aurait par la suite rendu l’âme, avant d’être inhumé à Nkoteng ». Une affirmation qui bouleverse davantage les supporters de Vanessa qui refusent de croire à une histoire « montée de toutes pièces ».

Au même moment, les regards se posent sur le bébé que détient une dame, magistrat, résidant à Mfou (le 18 avril 2012, elle a au demeurant été nommée au ministère de la Justice à Yaoundé), et qui aurait adopté un enfant dans la même période que la disparition du bébé de Vanessa. Elle est donc suspectée d’avoir enlevé le nouveau-né mais selon Issa Tchiroma Bakary, la dame « s’est spontanément présentée à la direction de la police judiciaire où elle a produit des documents sur la base desquels elle a adopté un enfant de sexe féminin abandonné, qui est né le 13 août 2011 à l’hôpital central de Yaoundé ». Cette autre affirmation ne convainc pas toutes les personnes qui soutiennent Vanessa. Le gouvernement subit alors une forte pression et fait une autre sortie fracassante, cette fois par le biais du procureur de la République près le tribunal de grande instance du Mfoundi. « Les tests Adn prescrits dans cette procédure et réalisés par des laboratoires spécialisées ont établi sans équivoque qu’il n’y a aucun lien de maternité entre l’enfant en vie et mademoiselle Tchatchou Vanessa », dit-il dans un communiqué. Une sortie fracassante qui met en colère les parents du bébé et la société civile qui suit de près « l’affaire Vanessa ». Cette dernière communication officielle étale les limites du gouverne- ment camerounais qui n’a pas su s’y prendre. Aucun des ministres Catherine Bakang Mbock des Affaires sociales (qui, avant les sorties de Tchiroma, avait affirmé qu’il n’y avait pas eu vol de bébé de Vanessa), André Mama Fouda de la Santé publique, Issa Tchiroma Bakary de la Communication n’a pu convaincre l’opinion nationale et internationale sur cette triste disparition qui s’avère être un véritable serpent de mer pour le gouvernement camerounais.

La jeune maman, le père, la famille et toute la communauté qui soutiennent et se battent pour retrouver le bébé disparu dès sa naissance entretiennent l’espoir de revoir le bébé mort ou vivant.

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