Cameroun - Justice. Affaire Ntongo Onguené: les témoins de l’accusation entendus

Jeanine FANKAM | Cameroon Tribune Vendredi le 12 Juin 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ntongo Onguéné, le principal inculpé a été entendu sur des mouvements des comptes tenus confidentiels.

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Me François Beliga, l’un des conseils de Ntongo Onguéné, ex-directeur général des Aéroports du Cameroun (ADC) a résumé la longue audience de jeudi dernier au Tribunal criminel spécial (TCS) par cette question de fin : « Votre option, en tant que directeur général des ADC, d’ouvrir des comptes non connus par la majorité de vos collaborateurs  était-il illégal ? », s’est enquis l’homme de droit à son client. L’accusé qui comparait au TCS pour détournement de deniers publics, s’est fondé sur un texte du conseil d’administration de l’entreprise, signé de son président Dipita Pokossi Ndoumbè, pour répondre. Le texte fait allusion à la délégation permanente des pouvoirs conférée au DG. La résolution 14 de ce texte, m’ordonne de prendre des décisions utiles et justifiées, dès que la nécessité s’impose, pour agir dans l’intérêt de l’entreprise, répond l’accusé. Dans le cas sur lequel il a été interrogé pendant toute l’audience, Ntongo Onguéné soutient mordicus, qu’il a créé des comptes tenus secrets à un moment donné de sa gestion  pour sauvegarder le patrimoine de la société et assurer la continuité des activités.
Toute l’audience a tourné essentiellement autour des décaissements faits dans les comptes du Comité local de sûreté et la création d’un autre compte des ADC dans les livres de Cica, une microfinance de la place. Des sommes d’argent importants y sont logées, 460 millions ici et 855 millions là. Ntongo Onguéné avoue s’être investit honnêtement pour garantir la confidentialité de ces comptes. L’enjeu et la justification de ce secret en valaient la peine, a soutenu son principal avocat au reporter. Me Anatole Ayissi Nga explique qu’ « Une situation intenable s’était installée aux ADC. La Caisse française de développement (CDF) avait prêté de l’argent à l’entreprise et avait réclamé des représentants au conseil d’administration et à l’Assemblée générale. La CDF exigeait aussi que les ADC aient un seul compte logé au Crédit Lyonnais. Pour le DG, les créanciers étrangers exerçaient cette pression pour un seul but : être renseignés sur tout ce qui se passe aux ADC. Pour contourner leur curiosité non fondée dans la gestion d’une entreprise nationale, il a été conseillé au DG d’envisager le plan B qui a débouché sur la création des comptes restés confidentiels », a argumenté l’avocat. « Cette option épargnait l’entreprise des saisies intempestives de la Caisse française de développement et garantissait la poursuite de la gestion quotidienne de l’entreprise », a renchéri Me François Beliga. L’audience de jeudi était une Examination In Chief, où l’accusé est livré aux questions de ses avocats. Des questions bien orientées, certes, mais qui ne permettent pas moins la manifestation de la vérité. Me Pierre-Robert Fojou, avocat de l’accusation a essayé des objections avec plus ou moins de bonheur. Il attendra la Cross Examination et la Rexamination où l’avocat général et les conseils de l’accusation reviennent à charge. Ce sera à la prochaine audience : vendredi prochain 19 juin.

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