Affaire Titus Edzoa. Affaire Michel Thierry Atangana: on reparle de la dette du Cameroun

Eitel Elessa Mbassi | Le Jour Vendredi le 07 Mars 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En France, où il est retourné depuis vendredi dernier, Michel Thierry Atangana est occupé à faire le tour des médias. Après France 2, Rtl, France 24, Tv5, et Jeune Afrique, l'ex-bagnard et ses avocats se sont rendus à Rfi.

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 Hier matin, Michel Thierry Atangana était l'invité Afrique de Christophe Boisbouvier. Morceaux choisis: «On a dit que vous étiez son directeur de campagne (de Titus Edzoa; Ndlr)? Réponse: Ce n'est pas vrai du tout, mais simplement ça arrangeait tout le monde de présenter Atangana comme l'ennemi public numéro 1. Ça arrangeait tout le monde, pourquoi? Peut-être parce que vous représentiez des sociétés internationales qui avaient des créances? Et est-ce que certains ne se sont pas dits: si on met Atangana en prison, je pourrais échapper à ce remboursement? Réponse: Peut-être que la dette cumulée et actualisée à plus de 338 milliards de francs CFA, ce n'est pas un chiffre qui laisse quelqu'un indifférent», répond Michel Thierry Atangana. L'ingénieur financier survole presque la question. Il est laconique. Il se réserve de faire de grandes annonces autour de ce chiffre.

C'est que, malgré les réunions qui se sont succédé au cabinet de Me Dupond Moretti à Paris, à ce jour, Michel Thierry Atangana et ses avocats n'ont toujours pas calé la stratégie à adopter, pour solder le volet financier de cette affaire. «On n'a pas encore défini une stratégie. Il n'y aura forcément pas de procédure judicaire, mais des démarches seront bel et bien entreprises pour que cet aspect du dossier soit réglé. C'est imminent. On va prendre des dispositions dans ce sens. Nous n'excluons pas des négociations amiables avec l'Etat du Cameroun. Mais pour l'instant nous n'en sommes pas encore là», fait savoir au téléphone Me Bernard Kéou avocat de Michel Thierry Atangana qui se trouve en France avec son client.

Martin Mbarga Nguélé

L'affaire Michel Thierry Atangana n'est donc pas finie. Le 30 octobre 2012, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh commande une enquête de la Police sur les enjeux financiers de l'affaire Michel Thierry Atangana. Dans un courrier classé «confidentiel», adressé au Sg/Pr le 27 décembre 2012, le délégué général à la Sureté nationale, Martin Mbarga Nguélé reconnait l'existence de créances. «Dans le cadre de la mise en œuvre des promesses faites aux populations lors de la campagne de l'élection présidentielle de 1992, le Chef de l'Etat avait créé le Comité de pilotage et de suivi des travaux routier (Copisur), placé sous la supervision du secrétaire général de la présidence de la République (...) Dans la recherche des financements, Monsieur Michel Thierry Atangana expert-financier de nationalité française mais d'origine camerounaise, avait mis en place un mécanisme de financement par lequel, il réussira à convaincre certaines entreprises françaises d'engager d'importants financements au Cameroun (...) en contrepartie de ces financements, l'Etat camerounais se devait de consentir d'importants avantages fiscaux et douaniers», écrit Mbarga Nguélé.

Convention

L' enquête de Martin Mbarga Nguélé établit que les fonds prélevés sur la Taxe sur les produits pétroliers (Tspp)-ce qui a valu la condamnation de Michel Thierry Atangana à 20 ans de prison - étaient prévus par la convention passée entre l'Etat du Cameroun et le consortium des entreprises françaises (Dumez, Jean lefèvre). Dans son rapport, le patron de la Police redoutait déjà que les entreprises françaises sollicitent l'Etat pour réparer le préjudice subi par elles, lequel s'évaluait à cette période-là à 278 milliards de FCFA. Car, comme le stipule la convention qui avait été passée entre le Cameroun et ces sociétés françaises «en cas de retard de payement d'un ou de plusieurs billets à l'ordre, toute somme impayée portera intérêt au jour de son échéance jusqu'au jour du payement effectif au taux de 10,5%, prorata temporis sur la base d'une année de 360 jours». Cette somme serait ainsi passée aujourd’hui à 338 milliards conformément aux termes de ce contrat. Michel Thierry Atangana est déterminé à ce que cet argent puisse être restitué. Ce à quoi ses avocats vont s'atteler dans les tout prochains jours.

Par ailleurs dans son interview à Rfi, l'ancien coaccusé de Titus Edzoa a évoqué ses conditions de détention, il a interpellé la France pour qu'elle se penche également sur le cas de Lydienne Eyoum, franco-camerounaise comme lui, qui est toujours détenu à Kondengui. Michel Thierry Atangana a surtout avoué qu'il a demandé la grâce présidentielle.
 

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