Cameroun - Sécurité. Affaire Enoh Meyomese : Paul Biya exige une contre-enquête

Thierry Djoussi | La Météo Vendredi le 20 Janvier 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le chef de l'Etat ne prendrait pas pour argent comptant la version officielle. A travers, cette entreprise, il entend voir "clair" dans cette affaire de trafic de drogue impliquant un de ses opposants les plus acharnés.

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Coure-t-on vers un désaveu du colonel Oumarou Galibou ?

Très tôt pour l'heure pour dire oui, ou non. Qu'à cela ne tienne, la présidence de la République aurait ordonné une enquête secrète, à côté de celle signée par le commandant de légion de gendarmerie de l'Est, dont le nom est donné ci-haut. L'information a été transmise à La Météo par une source introduite, et généralement digne de foi. Au stade actuel de ses informations, votre journal n'a guère de précision sur la structure réquisitionnée par la présidence de la République, aux fins de diligenter la contre-enquête. Est-ce la police judiciaire, dont la compétence est nationale ? C'est probable, même si la Sécurité militaire elle aussi a tout sujet de s'en acquitter.

Sans préjuger des conséquences de cette directive présidentielle sur le sort de Dieudonné Enoh Meyomesse - détenu à la prison centrale de Yaoundé après avoir été torturé pendant trente jours, selon ses dires, dans un cachot de la gendarmerie de l'Est - il y a fort à parier que ses conclusions auront une incidence certaine sur le procès ouvert au tribunal militaire de Yaoundé. Enoh Meyomesse et ses "complices", trois au total, n'y ont été présentés au juge qu'une seule fois depuis leur transfert le 22 décembre dernier de Bertoua (chef-lieu de la région de l'Est) vers la capitale.

Pression ?




Pourquoi Biya s'en mêle en ce moment, alors que l'affaire a éclaté voici déjà près de trois mois ? A ce sujet, des sources d'ailleurs informelles croient savoir que l'Union Européenne (Ue) en aurait touché un mot au chef de l'Etat. La démarche de l'Ue serait motivée, poursuivent ces mêmes sources, par les cris d'orfraie des Ongs occidentales de défense des droits de l'homme et un collectif d'écrivains nationaux et internationaux, spontanément créé pour défendre un des leurs.

Parmi ses multiples casquettes, Enoh Meyomesse porte à merveille celle d'écrivain, prolifique de surcroît. Moins consensuelle plutôt est la thèse de la "pression de l'Ue", en ceci que Paul Biya n'est pas homme à recevoir ses ordres de l'étranger. La thèse d'une volonté présidentielle d'avoir le fin mot d'une affaire qui présente, d'après de nombreux observateurs avertis, moult grossièretés, tiendrait à l'évidence la route.

"Je suis innocent", avait scandé en substance Enoh Meyomesse, 57 ans, dans une tribune libre publiée dans La Météo du lundi 09 janvier, et reprise en cascade par les autres médias du monde. Rappelons que cet opposant dont la candidature à la présidentielle du 09 octobre dernier avait été rejetée, par Elecam, est accusé par les autorités publiques de "complicité de vol avec port d'arme et de trafic d'or". Présenté comme chef de gang, il a été arrêté le 22 novembre 2011 à sa descente d'avion, de retour d'un voyage "d'affaires" à Singapour.
 

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