Cameroun - Sécurité. Affaire Ecobank : l’étau se resserre autour des détenus

Pierre Célestin Atangana | Mutations Jeudi le 12 Avril 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le régisseur de la prison de New-Bell a isolé Deekor Nenta dans une cellule humide de ce pénitencier pour le punir de son zèle.

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Depuis la sortie qu’il a faite dans les colonnes de votre journal la semaine dernière, le pêcheur nigérian Deekor Nenta, détenu à la prison de New-Bell dans le cadre du braquage de l’agence Ecobank de Bonaberi, subit de graves pressions. Celles-ci viennent pour la plupart de certains officiers des forces de défense que les détenus pointent du doigt et de la hiérarchie du pénitencier de la capitale économique. Après avoir infligé des demandes d’explications à ses collaborateurs sur instruction du commissaire du gouvernement jeudi dernier, Dieudonné Engonga Mintsang, régisseur de la prison centrale de New-Bell, a sorti le pêcheur nigérian de sa cellule pour l’isoler dans une cellule qui fait un mètre sur un de superficie, infecte, humide et extrêmement chaude qu’on appelle dans cette maison d’arrêt le cachot.

Deekor y est détenu selon des sources à la prison pour une période de 15 jours renouvelables deux fois. «On lui a fait savoir qu’on va le punir parce qu’il parle de son histoire à la presse et qu’il peut mourir là-bas s’il veut mais que personne ne lui viendra en aide», témoigne une source à la prison. Depuis cet acte répressif qui vise à punir ce détenu dont la présence à New-Bell suscite des interrogations au regard si l’on s’en tient aux déclarations qu’il a faites dans les colonnes de Mutations le 2 avril dernier, ce dernier selon des sources internes, vit son isolement dans des conditions difficiles. Des sources à New-Bell indiquent que les conditions de détention du pêcheur nigérian se sont dégradées et que son état de santé est critique.

Le lendemain de son isolement, le 3 avril, le détenu est tombé très malade et les autorités de la prison lui refusent l’accès aux soins de santé qu’il supplie tous les jours. «Il tremble de froid comme une feuille, il subit d’énormes pressions de la part de certains hauts gradés de l’armée et des chefs de la prison. En dehors de cela, il ne reçoit plus aucune visite venant de l’extérieur», souligne une source sous anonymat. D’après nos informations, la vie du pêcheur qui était déjà dangereusement menacée, ne tient plus qu’à un fil. «Si on ne fait rien, témoigne une source sous anonymat, il peut passer de vie à trépas.»

Pour l’heure, le détenu reste isolé dans sa cellule étriquée, infecte, caniculaire, humide et sombre. Les autorités consulaires nigérianes semblent ne pas être au faîte de la situation de leur compatriote, après les sévices physiques et psychologiques que ce dernier subit depuis plus d’un an à la prison centrale de Douala. Tout juste ont-elles envoyé un émissaire dans le pénitencier s’enquérir de la situation du détenu sans grand enthousiasme. En faisant une arithmétique, Deekor Nenta devrait encore passer cinq semaines dans ce lieu invivable où il fait une chaleur étouffante, malade et privé de soins médicaux.

 

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