L’ancien Sgpr, Mendouga Gérôme et Otélé Essomba seront fixés sur leur sort ce matin au cours de l’audience criminelle du Tribunal de Grande Instance de Yaoundé.Dans le premier volet de ce procès, dite affaire «Albatros», il s’agit essentiellement de la location en «leasing» d’une durée de trois ans d’un avion présidentiel.

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Dans ce volet, trois chefs d’accusation ont été retenus contre Jean Marie Atangana Mebara, ancien Secrétaire général de la Présidence de la République (Sgpr), Gérôme Pierre Mendounga, ancien ambassadeur du Cameroun à Washington Dc, Hubert Patrick Marie Qtélélé Essomba, directeur de société, Kevin Joseph Walls, de nationalité irlandaise, en fuite et non comparant, et d’autres individus non encore identifiés. Il faut dire qu’avec l’arrestation récente de l’ancien Pm Inoni Ephraïm et de l’ancien ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya, certains individus jusque là non identifiés au moment des faits se découvrent déjà. Pour être plus précis, toutes ces infractions ont été commises entre 2001-2004. Une période où le Cameroun était sous ajustement structurel, quasiment sous tutelle financière des institutions de Brettons Wood.

Dans le premier chef d’accusation. Il est reproché à Atangana Mebara, Mendouga Gérôme, Otélé Essomba et Kevin J. Walls, le détournement en coaction de la somme de 29.000.000 dollars américains, soit environ 19.500.000.000 Fcfa. Cette somme d’argent a été versée à Gia International Inc. Corporation pour l’acquisition d’un aéronef neuf de marque « BBJ-2 » auprès de la compagnie Boeing. La deuxième infraction concerne le détournement de deniers publics en coaction d’une somme de 1.500.000.000 Fcfa imputée à Atangana Mebara, Otélé Essomba, Kevin J. Walls et autres.

Cette somme a été virée par la Société nationale des hydrocarbures (Snh) dans le compte de la société APM pour payer des arriérés de loyers dus par Cameroon Airlines à Ansett World Wide. Il ressort de multiples débats à l’audience, des plaidoiries de la défense et surtout de la déposition du liquidateur de la Camair, M. Bekolo, que cette somme querellée a été bel et bien virée et consignée dans les livres de la défunte société nationale. Lors de ses réquisitions, le représentant du ministère public, sur cette infraction précise, s’en est remis à la sagesse du tribunal. Le doute, on ne le dira jamais assez en droit, bénéficie toujours à l’accusé. Enfin, le troisième chef d’accusation porte sur le détournement en coaction de la somme de 121.580.181Fcfa, reproché à Atangana Mebara, Mendouga Gérôme et à d’autres individus non encore identifiés.

Cet argent détournée est le reliquat d’un crédit de 720.000.000 de Fcfa mis à la disposition de l’Ambassadeur le 27 janvier 2004 pour être dépensé par lui sur «indication de la présidence de la République». Cette somme survient après que l’avance déjà faite par la Snh de 31.000.000 dollars Us, soit 15.5 milliards de Fcfa, pour l’acquisition du «BBj-2» présidentiel a été conforté d’un supplément de 5.000.000 dollars, soit environ 2.5 milliards de Fcfa, viré par la même Snh chez Boeing. Dans sa déclaration de défense, l’Ambassadeur Mendouga a soutenu que le reliquat de 121.580.181Fcfa a servi à couvrir certaines charges inhérentes au bon fonctionnement de l’ambassade, au regard de la conjoncture financière du moment.

Le verdit du tribunal dans ce volet sera déterminant, dans la mesure où il pourrait déteindre sur la suite du procès qui, il faut l’avouer ne fait que commencer. C’est tout naturellement que l’auditoire de matin sera très intéressé au délibéré du président Gilbert Schlick et sa collégialité.

 

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