Cameroun - Politique. Acharnement : Le rouleau compresseur en marche

Jean-Bruno Tagne | Le Jour Vendredi le 13 Mars 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le saucissonnage des affaires est une technique qui fut déjà expérimentée contre Titus Edzoa.

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Jean-Marie Atangana Mebara en aura-t-il un jour fini avec la justice camerounaise ? Tous ceux qui observent de près les démêlés judiciaires de l’ancien secrétaire général de la présidence de la République sont fondés à se poser cette question. Interpellé le 1er août 2008 pour tentative de détournement de fonds publics dans le cadre de l’achat d’un avion présidentiel, il est acquitté au bout de quatre ans de procédure. Nous sommes le 4 mai 2012. Alors que l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur se prépare à respirer l’air de la liberté, il est maintenu en prison et d’autres affaires de détournement de fonds publics sont nuitamment sorties contre lui. Sept ans plus tard, Jean-Marie Atangana Mebara a déjà été condamné pour deux affaires.

 

Une autre est en cours de jugement devant le Tcs et rien ne dit que d’autres affaires ne seront peut-être pas sorties plus tard. Dans un humour grave, il avait parlé de « procès saucisson » ou de « procès accordéon ». Une manière de dénoncer ce qu’il qualifiait lui-même d’acharnement dans son ouvrage « Lettres d’ailleurs » paru aux éditions L’harmattan en 2012. En dehors de Jean-Marie Atangana Mebara, d’autres prisonniers de l’Opération Epervier et même ceux d’avant ont connu cette façon de rendre justice par petits morceaux ou par doses homéopathiques. Il s’agit en réalité d’une manière habile pour l’inquisiteur de mettre plusieurs fers au feu pour être sûr que la victime ne sera pas épargnée, quel que soit le bout par lequel on prend l’affaire.

 

 

 Cette technique dite du rouleau compresseur fut expérimentée en 1997 lors de l’interpellation de l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, Titus Edzoa. En 1997, des écoutes téléphoniques mettant en scène Amadou Ali alors secrétaire général de la présidence de la République et Edouard Akame Mfoumou sont révélées par la presse. Dans ce commérage aux allures de complot, on voit bien que la Justice est aux ordres.

Extraits :

 

Akame : Ouais ! Ouais ! Parce que ce qu'il faut faire, tu as vu ce qu'on applique à... à l'ancien président de l'Olympique de Marseille ?

Ali : C'est ça !!!

Akame : C'est-à-dire, ce n'est pas la peine de tout sortir le même jour...

Ali : Ah ! Non ! Non ! Par petits bouts

Akame : Voilà. Dès que vous finissez ceci. Pan!! Telle condamnation. Le lendemain Pan!!! Vous amenez telle autre...

Ali : C'est ce que nous avons proposé...

Akame : Une semaine après Pan ! Vous amenez telle autre, une semaine après vous amenez telle autre !

Ali: Voilààààà !

Akame : La technique du rouleau compresseur. Là, on le finit !!!

Ali: Ouais ! Ouais ! Nous avons quand même donné des éléments à la Justice, y compris euh... les instructions...

Akame : Il faudrait aussi mettre le Garde des sceaux dans le coup et le Pg...

Ali: Ouais ! M. le ministre d'État... l'inconnu pour moi, c'est le Garde des sceaux.

Akame: Ah ! Ouais !

Ali: Bon ... d'aucuns disent qu'ils seraient de la même secte. Est-ce que c'est vrai...? Mais nous travaillons ensemble.

Akame: Tu as d'ailleurs vu qu'il ne s'est pas mouillé du tout...

 

 

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