Lutte contre Boko Haram. A travers les terroristes de Boko Haram, la même guerre jadis menée contre le Cameroun est en marche

C.P: Léon Tuam Mardi le 06 Septembre 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
A première vue, c’est comme il n’y aurait aucune proximité entre la rébellion terroriste téléguidée du nord Cameroun et la guerre que jadis mena la France avec ses valets locaux contre les Nationalistes de l’UPC. Pourtant, ce qui se passe dans le septentrion n’est qu’une continuité de cette ancienne guerre.

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Ce point de vue peut paraître absurde à certains esprits. Toutefois, en procédant par recoupement des faits passés et présents, l’on arrivera à percevoir qu’il y a un lien très étroit entre les deux guerres.


1-Ce qui peut faire croire que cette guerre n’est pas la suite de l’ancienne


    Il y a d’abord que cette guerre n’a pas initialement commencé au Cameroun, mais plutôt au Nigeria sous l’appellation de Boko Haram, avant de « s’étendre » au Cameroun et ailleurs sous le même nom. D’un coup, ceci dès le début est un bon masque aux forces extra-africaines qui s’y impliquent.

    L’on tente de farder facilement la vérité dans les medias internationaux en faisant croire que la continuité de cette guerre contre le Cameroun est juste une contagion venant du Nigeria voisin, alors qu’il n’en est rien.


    La puissance coloniale en faisant jadis la guerre au Cameroun était de connivence avec les hautes autorités du pays(leurs valets locaux) ce qui n’est pas le cas cette fois-ci.

    Dans la guerre d’aujourd’hui contre le peuple camerounais, cette puissance-là n’est plus seule comme autrefois ; elle est d’intelligence avec d’autres forces extra-africaines sous différentes formes pour coordonner ce travail de castration du pays et bien d’autres.


    Pyromanes, elle et d’autres pays qui l’accompagnent contre le Cameroun passent pour pompiers et lui proposent leurs expertises ou des aides qui de fait ne sont que du mercurochrome sur des plaies où se cachent des nappes de pus internes.

    Ce n’est plus ni en pays Bamiléké ni en pays Bassa surtout où les anciens courroux sont encore en fermentation que l’ennemi a choisi de continuer la guerre ;car ce ne sont pas des terrains propices. Mais il faut surtout relever que le choix du nord est surtout dicté par la présence de grandes richesses naturelles qui s’y trouvent.


    Cette puissance coloniale qui déversa des bombes sur des populations civiles et assassina des Nationalistes camerounais est encore bien servie par le pouvoir néocolonial en place, puisqu’elle obtient tous les grands contacts juteux assortis d’impôts et conditions préférentiels.

    Aussi verra-t-on que le pouvoir en place écrase ou réprime toutes les manifestations des populations contre la France, le FCFA et des accords archaïques de subordination, procède aux arrestations et incarcérations des manifestants. 


2-Pourquoi faut-il soutenir mordicus que la rébellion terroriste au nord est la suite de l’ancienne guerre contre le Cameroun


Aller à cet argumentaire recommande de voir en même temps ce que la France visait à travers la guerre contre les vrais Nationalistes et Souverainistes camerounais. Pourquoi cette guerre lui était primordiale ?


Au-delà du message fort que la puissance coloniale après son fiasco en Algérie voulait envoyer à d’autres pays qui nourriraient des velléités souverainistes, elle avait vu qu’elle ne pouvait se développer sans faire main basse sur les richesses des pays francophones d’Afrique ou sans en faire des greniers personnels et sûrs qui l’alimenteront de façon pérenne.
Et pour cela il fallait au pouvoir des pantins entièrement sous ses ordres et entièrement voués à son service, prêts à écraser leur peuple pour elle, prêts à refuser ou à reculer devant tout ce qui fera la prospérité, la puissance, la gloire  et le bonheur de leur peuple pour ne faire que ses volontés.


Nous pouvons voir qu’à la faveur des divisions internes omniprésentes qui régissent les pays africains, nombre de dirigeants africains francophones qui se sont montrés patriotes et entêtés à l’ancienne puissance coloniale ont souvent connu un sort horrible, pitoyable ou tragique.


    Aujourd’hui, l’ancienne puissance coloniale est économiquement faible et affaiblie et a davantage besoin des richesses de ses ex-colonies et pays jadis sous sa tutelle, au moment où ses marionnettes d’Afrique francophone au pouvoir tout en lui réservant la part du lion essaient de varier leurs partenaires économiques, ce qui déplaît au Maitre.

    Comme hier, le maître derrière ce projet de castration, de recolonisation et de soumission totale du pays essaie d’ourdir des complots, d’opposer les citoyens et groupes, essaie de détruire les vrais patriotes et structures de résistance, essaie de tuer aveuglement et subtilement des âmes braves, de tuer le courage chez les populations,et surtout de greffer la peur dans les cœurs par la terreur extrême.


    Les kidnappings observés au nord ne sont pas toujours pour des rançons. Il s’agit parfois de punir ceux qui ne se convertissent pas à la doctrine de cet ennemi, de semer la peur pour faire plier les autres et occuper la région. C’est pourquoi gagner cette guerre requiert le support de toutes les populations et demande à être sans pitié pour ceux qui l’épousent. Les « Défenseurs » des droits humains doivent se taire.

    Sans vouloir éveiller de soupçons, le Maître désormais a choisi de rentrer et d’essayer de tout saisir cruellement en passant par la porte arrière et par l’avant où il se montre gentil, bon, innocent et sensible. Le matériel militaire parfois saisi ou abandonné par les « animaux » utilisés dans cette guerre et son origine parlent haut, malgré les efforts de certains traîtres et hypocrites locaux de vouloir jeter des ombres sur l’évidence. 

    C’est le même ennemi d’hier avec le même agenda qui(caché derrière les terroristes et s’arcboutant sur des méthodes et possibilités contingentes) organise la rébellion du nord qui traumatise les populations insoumises comme autrefois celles de l’Ouest et du Littoral.Et si le pays ne peut vite voir la gravité de la situation pour se battre avec toutes ses armes, après le Nord ce sera l’est où des traumas sur les corps et les esprits seront portés, puis le Sud, etc.

    C’est la même guerre avec à sa tête le même commanditaire de la guerre jadis menée contre les Nationalistes et Souverainistes de l’UPC qui se déroule au pays de nos jours, impliquant la corruption et l’enrôlement de certains pauvres, de certaines autorités traditionnelles et brebis galeuses du pouvoir néocolonial en place. C’est la même guerre avec les mêmes visées de jadis à savoir : ponctionner les richesses et maximiser les intérêts aux dépens de ceux du pays attaqué.

A ce stade, la question essentielle, urgente et la plus préoccupante est de savoir quel est l’avenir du Cameroun qui se trouve pris dans cette guerre d’usure et non conventionnelle qui tétanise une importante partie du pays.


3-Les chances du Cameroun de triompher de cet ennemi sans foi ni loi


Les Camerounais n’ont jamais perdu  de vue que leur ennemi n’a jamais été au repos. Les Camerounais ne sont pas à leur première expérience de guerre face à cet ennemi qui cette fois-ci est accompagné d’amis qui comme lui jouent les bons amis du Cameroun sans l’être.
La vérité est qu’unis, convaincus, déterminés, solidaires, bien informés et bien encadrés, ni de puissants avions et armes de guerre ni des bombes ne pourraient venir à bout des Camerounais. C’est certain. Les Camerounais dans ces conditions feraient de leur pays le cimetière de toute puissance qui oserait les attaquer.


Les Camerounais ont assez de maturité, d’expériences et d’informations sur les méthodes et intentions de l’ennemi. Mais seulement, ils ont été affaiblis et continuent d’être fragilisés par l’ennemi intérieur incarné par certaines élites, éléments les plus zélés du pouvoir néocolonial en place, et particulièrement par ceux qui ne voudraient pas que leur échappe le pouvoir.
Pour y parvenir, ces élites dévorent ouvertement ou à la dérobée tous ceux qui, sans être de leur cercle, croient avoir, en tant que Camerounais, le droit d’être « amoureux » du fauteuil présidentiel. Et parfois entre elles-mêmes elles se dévorent ces élites. Les richesses du pays sont devenues leur chose ; la justice du pays est devenue leur chose ; elles sèment les injustices comme l’on sème des céréales ; c’est eux qui donnent la vie ou la mort.
Tout ceci frustre et disperse les citoyens qui se retrouvent comme des étrangers chez eux, et parfois moins acceptés que ces étrangers. Une telle atmosphère ne peut mettre tous les Camerounais ensemble quand l’ennemi choisit d’intensifier sa barbarie dans la perspective de guerre généralisée.


Ainsi, quand pourra se déclencher la grande phase de déstabilisation du pays, les vraies forces patriotiques se trouveront en train de combattre trois forces à la fois à savoir : l’ennemi extérieur, ensuite les forces endogènes qui ont fait allégeance à ce dernier, et enfin ces gens qui au Cameroun croient que le pouvoir restera encore leur propriété  pendant longtemps.
Ceux des Camerounais qui jusqu’ici hésitent de voir que leur pays est attaqué par des forces extérieures conduites par l’ancienne puissance coloniale qui jadis fit la guerre aux Nationalistes Camerounais, sont malhonnêtes, antipatriotes, immatures et par conséquent sont inaptes à protéger les intérêts de leur pays et doivent se taire.


Malgré les grands atouts humains, matériels et militaires de ce pays, il risque de prendre la voie la plus ténébreuse de son histoire d’ici un an ou deux, parce que les dirigeants actuels nonobstant tous leurs fiascos et crimes contre le peuple, veulent demeurer au pouvoir contre sa volonté, à la suite d’une élection présidentielle dont les dispositions électorales actuelles ne garantissent aucune transparence.


C’est pourquoi le peuple ne doit pas attendre cette parodie d’élection pour se faire entendre. Nul n’ignore combien provocateur, cynique et sarcastique est le pouvoir en place. Dans les jours à venir il ne poussera pas le peuple à bout comme à l’accoutumée sans se voir hors du jeu politique. Il faut avouer que cette guerre au pays ne pourra être gagnée que sous de nouveaux dirigeants qui inspirent confiance et en lesquels se reconnaît le peuple.

Léon Tuam
06 septembre 2016

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