Opération Epervier. AFFAIRE CAMAIR : Fotso accroché au déblocage de ses comptes

Laurent Mbatchou | Essingan Lundi le 20 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ex-ADG de la Camair espère pouvoir payer en espèces sonnantes la somme de 1,085 milliards francs Cfa représentant le solde du corps du délit qui lui est imputé dans le protocole d’accord transactionnel signé avec la liquidation de la Camair.

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Costume sobre et cravate rose assortie… Yves Michel Fotso a la mine des bons jours. L’homme d’affaires, qui est poursuivi par la liquidation de la Camair pour une série de présumés détournements de fonds de 31 milliards de francs CFA, croise les doigts dans le box des accusés ce 02 juillet 2015. Il a bon espoir que les juges du tribunal criminel spécial (TCS) répondront favorablement à la demande de déblocage de ses comptes bancaires déposée à l’audience du 18 juin 2015 par ses avocats. Cette demande semble avoir métamorphosé l’ancien administrateur directeur général (ADG) de la Camair. À moins qu’il ait simplement su recharger ses accus après ses problèmes de santé de début d’année.

Tellement il était las de ce énième procès de détournement (il purge déjà une peine de prison de 25 ans pour sa responsabilité dans l’affaire de l’achat avorté d’un avion présidentiel) que Me Bénédicte Graulle, l’un de ses conseils, s’est vue obligée de lui rappeler qu’il « faut toujours croire quand on a décidé de se battre. » Yves Michel Fotso est-il donc décidé à obtenir son élargissement dans cette affaire ? Toujours est-il qu’il fonde beaucoup d’espoir dans le déblocage de ses comptes bancaires. Et pour arriver à ses fins, il a dû se mettre à contribution. Aux juges du TCS, l’homme d’affaires expliquait la justesse de la demande déposée par ses avocats le 18 juin dernier. « Je tiens à rappeler que mes comptes sont bloqués 15 ans après les faits qui me sont reprochés », arguait l’ancien ADG.

SITUATION EXCEPTIONNELLE

Pour mieux comprendre cet argument, il faut se rappeler que Yves Michel Fotso, l’un des fils du magnat camerounais de l’industrie manufacturière Victor Fotso, arrive à la tête de la Camair, en difficulté financière, en 2000. Il est débarqué trois ans plus tard. Et c’est plus de cinq ans plus tard que Émile Christian Bekolo Ebanga, désigné liquidateur de la Camair en 2007, accable Yves Michel Fotso d’une série de détournements de deniers publics commis durant les trois ans que ce dernier a passé à la tête de la Camair. Le juge d’instruction qui est saisi de cette affaire décide de bloquer « tous les comptes bancaires ouverts au nom de monsieur Fotso et sous d’autres noms, raisons sociales pour lesquels il détient le droit de signature seul ou avec d’autres personnes », comme le laisse comprendre la demande de déblocage introduite par les avocats de l’accusé. Seul problème, « des comptes des sociétés qui n’existaient pas encore pendant les faits ont été saisis », comme l’indique cette fois Me Dominique Inchauspé, l’un des avocats de M. Fotso.

Pour ce dernier : « il s’agit d’une situation exceptionnelle. » Car son client a besoin de rentrer en possession de ses comptes pour payer la totalité du montant contenu dans le protocole d’accord du 14 août 2013 entre Yves Michel Fotso et la liquidation de la Camair. Au stade actuel de la procédure, l’ex ADG de la Camair est redevable de la somme de 1,085 milliard franc Cfa à la liquidation Camair. Il a eu d’ores et déjà payé la somme de 665 millions francs Cfa sur le montant de 1,750 milliard que le protocole d’accord lui impute. « Monsieur le président, je veux payer cet argent. Donnez-moi la possibilité de payer comme le prévoie l’article 18 de la loi qui créée le TCS. Cet article dit que si quelqu’un accepte de rembourser, il peut être libéré. Je vous supplie donc de me laisser rembourser. Pas parce que je suis coupable », a fait savoir Yves Michel Fotso, le ton courtois.

Pour achever de convaincre les juges, il invoque un argument économique : « Cet argent n’est pas à la disposition de la justice camerounaise. En fait, ce sont les banques qui en profitent. » Pour le ministère public, même avec cet argument, la demande de déblocage des comptes de Yves Michel Fotso est précoce. « La saisie de ces comptes est une garantie au cas où l’accusé venait à être condamné. Et seuls les débats nous diront si les comptes bloqués sont étrangers à cette affaires », fait savoir l’avocat général. Pour voir plus clair, les juges ont reporté leur décision au 17 juillet prochain.
 

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