Affaire Marafa. AFFAIRE AVION PRÉSIDENTIEL: MARAFA NIE AVOIR ORDONNÉ LE MOINDRE DÉCAISSEMENT

Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression Lundi le 13 Aout 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Entendu hier 09 août 2012 comme témoin devant le tribunal, l’ex-Sgpr affirme n’avoir ni instruit, ni transmis une instruction demandant à l’ancien Minefi, Michel Meva’a M’Eboutou, de virer une quelconque somme d’argent.

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Son témoignage était attendu, d’autant qu’il avait annoncé qu’il serait, lui-même, son seul et unique témoin. A l’heure de déposer devant le tribunal, Marafa Hamidou Yaya n’a pas été avare en explications. Interrogé au cours de la phase dite de «l’examination in chief» par l’un de ses avocats, l’ancien bâtonnier Me Patrice Monthe, l’ancien ministre d’Etat et accusé dans cette affaire, aura pris plus de deux heures de temps pour clarifier son implication (ou sa non implication) dans l’affaire de détournement de 31 millions de dollars (24 milliards de Fcfa) relative au processus d’acquisition manqué d’un avion pour les déplacements du Président de la République. D’après lui, la question de l’achat de cet avion date de 1995, soit deux années avant son arrivée à la fonction de Secrétaire général de la Présidence de la République.

Alors que le Boeing 727 baptisé «le Pélican», qui sert pour les déplacements du Président de la République présente déjà plusieurs anomalies, le Cameroun est saisi de deux offres émanant des deux principaux constructeurs mondiaux d’avions. L’Etat major particulier [le choix a été confirmé plus tard par le Président, ndlr] émet alors une préférence pour le Boeing business jet 2, dont il lui sera données instruction d’acquérir. «Mais jusqu’en 2000, affirme t-il, on n’arrivait pas à financer le Bbj2». Sous ajustement structurel et face aux prétentions élevées des partenaires contactés, le Cameroun trouve alors un mode de financement innovant : la lettre de garantie (Stand by letter of credit, en anglais).

«Des accords ont été donnés à mon insu»




Le principe suppose l’émission par une banque locale de ladite lettre, laquelle doit être confirmée par une banque internationale de premier ordre. D’après Marafa, «ce moyen permettait d’éviter une prise de risque sans garantie pour le Cameroun». Le principe est discuté et adopté au cours d’une réunion en 2001. Mais, ajoute t-il, le Minefi, sceptique, « s’interrogeait encore sur la Slbc ». D’autant que, d’après Michel Meva’a M’Eboutou, cité dans une de ses dépositions, « le Fonds monétaire international et la Banque mondiale avaient accepté de signer une lettre d’intention au profit du Cameroun pour l’achat du Bbj2 ». Le processus était donc connu des bailleurs de fonds internationaux. Le coût du Bbj2 était estimé à 65 millions de dollars dont 2 millions payables dans les 72 heures pour réserver la commande.

Ce premier deposit est honoré à temps. Deux autres versements sont opérés et le montant versé à l’intermédiaire GIA atteint les 31 millions de dollars le 24 août 2001. « Pouvez-vous dire au Tribunal si vous êtes celui qui a instruit le Minefi de verser les 31 millions de dollars ?», demande alors l’avocat. «Ce n’est certainement pas moi qui ai instruit le Minefi de virer les 31 millions de dollars à qui que ce soit», répond l’ex-Minetat. «Il n’en était pas question. Les seuls fonds qu’il fallait virer étaient les 2 millions de dollars. Les 29 autres devaient faire l’objet d’une Slbc […] Nous n’avons jamais parlé de virer 29 millions de dollars à qui que ce soit car l’objet de la réunion n’était pas de virer l’argent. Je ne lui ai non plus transmis aucun ordre demandant de virer l’argent », poursuit-il.

Interrogé sur le système de contrôle mis en place pour surveiller ces fonds, Marafa Hamidou Yaya se veut encore plus clair. «Je ne savais pas que l’argent avait été versé à GIA au-delà des 2 millions de dollars. […] Des initiatives ont été prises à mon insu, des accords ont été donnés à mon insu, j’ai été mis devant le fait accompli», lâche t-il. Il avoue ensuite n’avoir été au courant que dix jours après le virement, par le biais d’une correspondance par laquelle le Dg de la Snh, rendant compte au Minefi du versement des 29 millions de dollars à GIA, écrit avoir agit « suite aux hautes instructions du Chef de l’Etat ».

 

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