Afrique. 50ème anniversaire de l'Oua-Ua : Paul Biya snobe ses pairs et se retire à Genève
Le président de la République a quitté Yaoundé pour un rapide séjour privé en Europe qui sera suivi d’un autre, officiel, au Japon alors que l’essentiel des effectifs des chefs d’Etats d’Afrique et même au-delà, célèbre concomitamment l’année jubilaire de l’unité du continent.
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Le chef d’Etat camerounais est donc resté fidèle à sa logique de « fin dribbleur». Paul Biya a choisi de ne rencontrer l’essentiel de ses pairs africains qu’au Japon plutôt qu’à Addis-Abeba où ils l’attendaient pour la célébration du cinquantenaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) ancêtre de l’Union africaine (Ua). C’est Pierre Moukoko Mbonjo, ministre des Relations extérieures qui représente le Cameroun au rendez-vous des « Seigneurs » de l’Afrique et même d’autres continents comme François Hollande, le président français, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, et même des leaders de l’Amérique latine etc.
Le président est resté à Yaoundé toute la fin de la semaine. Alors qu’au Minrex (ministère des Relations extérieures) on préparait son déplacement pour Addis-Abeba depuis mardi dernier, Il n’a quitté le pays qu’hier dimanche plutôt pour un court séjour à Genève. Il se rendra au bout de celui-ci, au Japon, le 1er juin 2013 où jusqu’au 3 juin 2013, plus d’une cinquantaine de pays africains seront représentés à Yokohama, dans le cadre du 5ème Sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad). Par le fruit d’une heureuse coïncidence, cette rencontre soufflera alors ses 20 bougies au moment où l’organisation continentale (l’Union africaine) fêtera, elle, son jubilé d’or.
Oua 1997
Paul Biya aura donc choisi de rencontrer ses pairs loin du continent… en Asie. Et ce, pour se pencher sur des questions du développement de l’Afrique. Pis, il n’a pas cru devoir dépêcher à Addis -où en sus des questions de développement-, les chefs d’Etat devaient faire le point de « l’état de l’Union », son Premier ministre pour marquer l’intérêt que porte son pays à l’unité africaine. Pourtant son prédécesseur, fait partie des pères fondateurs de l’Oua. Le chef de l’Etat est donc resté fidèle à ses convictions vis-à-vis de l’Ua et de son ancêtre. On ne lui connaît pas un enthousiasme particulier à l’égard de ses activités. Il n’a participé personnellement qu’à très peu de rencontres de l’organisation. Il battra même le record de ne pas participer au sommet Oua de 1997 alors qu’il en était le président en exercice.
De plus, à des occasions aussi importantes où l’on retrouve des dignitaires occidentaux, le président camerounais présenté par le Congolais Sassou Nguesso comme «le Monsieur qui ne va pas chez les autres» s’est néanmoins toujours empressé de figurer parmi les têtes couronnées présentes aux assises hors du continent. Presque jamais, Paul Biya n’a été absent à une rencontre de chefs d’Etat africains où le chef d’Etat français est présent. Que ce soit ceux de la Francophonie (l’essentiel des pays membres est africain), la prestation de serment du président Ouattara en Côte d’Ivoire, etc.
Considérant qu’en raison d’un calendrier chargé, il a dû devoir choisir entre la Ticad et le cinquantenaire de l’unité africaine, son choix a été porté sur le premier, puisqu’il a, selon toute vraisemblance, renoncé à aller à Addis-Abeba qu’en dernière heure, le président affiche son vif intérêt pour l’Orient. En témoignent, outre ce long voyage en terre nippone, son offensive sur la Turquie, la Chine et la Corée. On verra bien si en fin juin prochain, ses pairs africains ne lui rendront pas la « politesse » en snobant le sommet sur la sécurité maritime qui se tiendra à Yaoundé...
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